La mise en place de cycles de formation dédiés à l'information judiciaire figure parmi les idées majeures résultant d'une journée d'étude sur "les médias et la justice", tenue jeudi à Oran au profit des journalistes. L'élaboration de programmes de formation à même de favoriser la spécialisation des journalistes a été, dans ce cadre, vivement recommandée par les intervenants à la rencontre, initiée par la Cour de justice d'Oran en collaboration avec l'Université d'Oran. "La réflexion est à ce titre également engagée en vue de consolider les canaux de communication entre la justice et la presse, à l'effet de faciliter davantage l'accès à l'information au profit des journalistes", a indiqué le président de la Cour d'Oran, Ahmed Medjati. Plusieurs jeunes magistrats ont aussi assisté, aux côtés des représentants des organes de presse, aux communications données par un juge d'instruction, un procureur de la République et des universitaires. Les principaux thèmes développés à cette occasion avaient notamment trait à la liberté d'expression, au code de l'information et à la confidentialité des données de l'instruction. Les aspects les plus sensibles abordés lors des débats portaient surtout sur les limites de l'activité journalistique dans le cas des affaires en cours de traitement, à savoir au stade de l'enquête préliminaire ou de l'instruction. "La confidentialité des données à ces niveaux d'investigation est une question de respect du principe fondamental de la présomption d'innocence", a souligné le président de la Cour, insistant également sur "le respect de la vie privée et de la dignité des parties concernées" (suspects, accusés, victimes, témoins). "Le journaliste jouit pleinement de son droit d'accès à l'information, garanti par la Constitution", a-t-il ajouté, rappelant que toutes les données d'une affaire sont communiquées au moment de l'audience publique (procès). Cette journée d'étude s'est tenue au tribunal pénal d'Oran en présence du procureur général près la Cour de justice d'Oran, Mohamed Bekhlifi qui a, quant à lui, mis l'accent sur la complémentarité des corps judiciaire et médiatique.