La situation dramatique au Yémen, théâtre de frappes aériennes et de combats, continuait dimanche à inquiéter la communauté internationale, au moment où les Nations unies ont mis en garde contre un effondrement du pays en raison du manque de vivres et de carburant. "Les services encore en fonction dans le pays en termes de santé, d'eau et de nourriture sont en train de disparaître parce que le pétrole ne rentre plus", a affirmé la veille le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Johannes van der Klaauw. M. van der Klaauw, qui a prévenu que sans pétrole, "les hôpitaux ne peuvent pas fonctionner, les ambulances ne peuvent pas sortir et l'eau ne peut plus être pompée dans le système de distribution", a averti également contre le risque d'un arrêt du réseau de télécommunication. Les combats continuent toujours entre les rebelles houthis et les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Quant au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, il avait lancé un exhorté les belligérants à épargner les hôpitaux et à rétablir l'approvisionnement en carburant, faute de quoi l'aide humanitaire pourrait s'interrompre "dans les jours qui viennent". Le Programme alimentaire mondial (PAM) a, pour sa part, annoncé l'arrêt de la distribution de vivres dans certaines régions du pays. Le conflit au Yémen a fait plus de 1.200 morts et plus de 5.000 blessés depuis la mi-mars, a indiqué vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour sa part, l'Iran a, par la voix de vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, a dénoncé des "actions aventuristes" de la coalition arabe, conduite par l'Arabia Saoudite. "Nous considérons la sécurité du Yémen comme la sécurité de la région et de l'Iran (..) Il ne sera pas permis que d'autres jouent avec notre sécurité commune par des actions aventuristes", a déclaré M. Amir-Abdollahian. "Il est temps que ces actions aventuristes cessent et que tout le monde pense à la sécurité régionale et joue un rôle constructif", a également dit le responsable iranien, ajoutant que son pays soutenait "un dialogue inter-yéménite dans un lieu accepté par toutes les parties yéménites, sans ingérence étrangère". De son côté, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui réagissait à la situation au Yémen, a exprimé le souhait que les négociations menées à l'ONU sur un projet de pause humanitaire aboutissent et permettent d'éviter un effondrement du pays. "Notre espoir est que le processus de l'ONU se concrétise rapidement et nous allons continuer de travailler dessus du mieux que nous pouvons", a dit M. Kerry, qui s'exprimait depuis Sri Lanka. "Nous travaillons dur pour organiser un processus de négociation au travers de l'Onu qui permettra de réunir l'ensemble des parties ensemble, aux Yéménites de négocier le futur du Yémen", a-t-il ajouté. Selon un récent bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la crise au Yémen a fait plus de 1.200 morts et plus de 5.000 blessés depuis la mi-mars. Les combats s'intensifient faisant plus de victimes civiles En parallèle, les frappes font toujours des victimes civiles, dont le nombre ne cesse d'augmenter ces dernières semaines, faisant craindre le pire. Les affrontements les plus violents se sont déroulés autour de l'aéroport international d'Aden, contrôlé par les Houthis. Des combats ont été également enregistrés à Taëz, dans le Sud-ouest du Yémen, à Mareb et à Sanaa. Par ailleurs, l'Arabie saoudite est accusée par Human Rights Watch (HRW) d'avoir fait usage de munitions à fragmentation fournies par les Etats-Unis, lors de ses frappes contre les rebelles houthis au Yémen, s'appuyant sur une analyse d'images satellitaires. "Ces armes ne devraient jamais être utilisées, en aucune circonstance", a souligné Steve Goose, directeur à HRW qui suit les questions d'armements.