Un programme dédié à l'amélioration du climat des affaires en Algérie, en partenariat avec l'Union européenne (UE), est en cours d'élaboration, a indiqué lundi le sous-directeur du partenariat avec l'UE au ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Mourad Issaad. Baptisé "Programme d'appui à l'industrie et à l'environnement de l'entreprise algérienne", ce projet impliquera notamment les ministères, les banques et les organisations patronales, a expliqué M. Issaad en marge d'un séminaire sur l'intégration économique, organisé par le Cercle d'action et de réflexion autour de l'entreprise (Care). Financé par l'UE à hauteur de 17 millions d'euro, ce programme pourrait être lancé avant la fin de l'année en cours. L'objectif est de trouver les meilleurs moyens pour assainir le climat des affaires en Algérie, en s'appuyant également sur les résultats des différentes actions déjà prises notamment par le ministère de l'Industrie et des mines visant à améliorer le classement de l'Algérie au rapport Doing Business, établi par la Banque mondiale. Par ailleurs, le responsable a indiqué qu'une évaluation de l'accord d'association avec l'UE était en cours de préparation en vue de la présenter septembre prochain à l'occasion du 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de cet accord. Une première réunion regroupant les représentants des ministères, s'est tenue récemment afin d'organiser les auditions nécessaires des différents acteurs, y compris les institutions qui ont bénéficié de projets de jumelage en partenariat avec l'UE. A l'issue de ces entretiens, un bilan sera établi et mettra en exergue les résultats et effets de cet accord sur l'économie nationale par rapport aux attentes et objectifs fixés à la signature. Cette évaluation sera effectuée, pour la première fois, par la partie algérienne, souligne le responsable rappelant que le bilan algérien présenté en 2010 avait été élaboré par les européens. L'accord d'association prévoit que les deux parties se réunissent pour évaluer son application tous les cinq ans. Il est également prévu que la zone de libre-échange (ZLE) entre l'Algérie et l'Union européenne soit mise en place en 2020. Les experts participant au séminaire du Care ont souligné que les ZLE ne doivent pas être perçues comme des menaces mais plutôt comme étant une opportunité pour réformer et mettre à niveau l'économie algérienne. Ils ont appelé par contre à prendre des initiatives nouvelles en termes d'intégration économique régionale et africaine. "Le poids écrasant de l'accord d'association avec l'UE, met en lumière, par contraste, les retards pris pour des initiatives commerciales similaires dans la région", a noté l'expert financier, Mouloud Hedir. Toutefois, il estime qu'il était "illusoire" de parler d'intégration économique sans des "réformes structurelles audacieuses, de plus en plus urgentes". Selon lui, ces réformes et l'intégration économique au Maghreb et en Afrique sont les deux faces intimement liées d'un même problème. "Face aux défis de la région, l'économie est une dimension non négligeable de solution", a indiqué M. Hedir ajoutant que "l'Algérie a tout à gagner à reprendre l'initiative sur le front de sa politique commerciale". De son côté, l'expert Naceur Bourenane a expliqué que l'intégration régionale doit s'appuyer sur une approche par filière pour une "intégration réfléchie et négociée et pas une intégration subie".