Le "dialogue politique" entre les parties en conflit au Burundi sera "suspendu" ce weekend, avec l'espoir que le sommet régional prévu dimanche en Tanzanie donnera "un nouveau souffle" aux négociations, toujours bloquées autour de la question du troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, a indiqué vendredi à Bujumbura l'envoyé spécial de l'ONU, Saïd Djinnit. Ce dialogue, qui inclut des représentants de la société civile, de partis politiques, d'organisations religieuses et du gouvernement, s'est déroulé du 5 au 28 mai, a déclaré le diplomate algérien Said Djinnit, qui joue le rôle de facilitateur dans ces discussions, au côté de l'Union africaine (UA). "Six premières mesures ont fait l'objet d'un accord de principe", a expliqué M. Djinnit, notamment: la réouverture des médias privés, la libération des personnes arrêtées pendant les manifestations, "l'annulation des mandats d'arrêt contre les personnalités politiques et de la société civile", et le "principe du glissement du calendrier électoral dans la limite des termes constitutionnels". "Mais les parties ne se sont pas mises d'accord sur deux derniers points, à savoir l'arrêt des manifestations et le retrait de la candidature de Nkurunziza", a reconnu l'émissaire onusien. "Le dialogue a pris note de ce que cette question fait l'objet de l'attention des chefs d'Etat de la Communauté de l'Afrique de l'est" (EAC), qui se réuniront dimanche à Dar es Salam (Tanzanie). Les parties "ont décidé de reprendre leurs discussions après le sommet", a expliqué M. Djinnit, qui s'est dit "convaincu que les éclairages et les orientations qu'apporteront le sommet contribueront à renforcer le dialogue inter-burundais et leur donneront un nouveau souffle". Le Burundi est plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat à la présidentielle du 26 juin. Le pouvoir fait face à des manifestations quotidiennes dans les rues de Bujumbura. Les violences ont fait plus d'une trentaine de morts en un mois. Des élections législatives et communales, déjà repoussées de dix jours sous la pression de la communauté internationale, sont prévues le 5 juin.