L'enseignement au sein des établissements pénitentiaires joue un rôle essentiel dans le changement des mentalités des détenus, constituant le meilleur moyen pour s'arracher à la délinquance et intégrer la société, a estimé dimanche à Koléa (Tipasa) le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion au ministère de la justice. Procédant au coup d'envoi des épreuves du Brevet de l'enseignement moyen (BEM), au niveau de l'établissement pénitentiaire de Koléa où 63 détenus se sont présentés à cet examen, Mokhtar Felioune a déclaré que l'"ignorance mène souvent à la délinquance et que l'enseignement auquel le ministère de la Justice accorde un intérêt spécial est un facteur de lutte conte la récidive". Il a cité, pour preuve, "toutes les nouvelles structures des établissements de rééducation, qui ont été équipées de classes d'enseignement et de formation professionnelle". "Cette initiative n'a pas été dictée par un souci d'occuper le temps libre des détenus, mais pour les intégrer dans la société, à l'avenir", a-t-il assuré, soulignant que l'administration pénitentiaire "offre des récompenses et des encouragements à tous ceux qui sanctifient le savoir et persévèrent dans la lecture". Selon M. Felioune, 39.943 détenus se sont inscrits, en 2015, à différentes activités d'enseignement et de formation, à l'échelle nationale, contre 3.165 en 2003, alors que le nombre des détenus candidats au BEM a été porté de 213 en 2003 à 3.276 actuellement, avec un taux de succès estimé entre 49 et 69 %. Estimant que la déperdition scolaire est l'une des causes à l'origine de la délinquance, il a, en outre, informé qu'un taux de 80% des délinquants, âgés de 18 à 30 ans, ont le niveau de première année moyenne, nécessitant un programme spécial, dont la concrétisation, sur le terrain, est prise en charge par les établissements pénitentiaires du pays.