Quatre nouvelles unités renforceront la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) en Algérie avant la fin de l'année en cours, a-t-on appris dimanche à Oran du Pr. Arezki Mohamed, chef de service de neurologie à l'hôpital Frantz Fanon de Blida. Outre les unités qui existent au CHU de Blida et à l'EHU d'Oran, d'autres unités verront le jour à Tizi Ouzou, Sétif, Tlemcen, Constantine, élevant ainsi le nombre à six unités de prise en charge à l'échelle nationale, a-t-il indiqué à l'ouverture d'une journée de neurologie vasculaire, organisée par l'Etablissement hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran. "Cette prise en charge reste toutefois insuffisante vu le nombre important de nouveaux cas (40.000 cas/an dont 10.000 décèdent et 20.000 s'en sortent avec un handicap)", a-t-il souligné signalant qu'en matière d'AVC, l'Algérie enregistre une densité estimée à 140 cas sur 100.000 habitants. L'Algérie dispose actuellement seulement de deux unités spécialisées opérationnelles, celles du CHU de Blida et de l'EHU d'Oran, qui connaissent une très forte pression, d'où l'importance de réaliser plus d'unités de prise en charge de l'AVC à l'échelle nationale, a soutenu Pr. Arezki. Pour sa part, Dr. Sandrine Deltour, neurologue à l'hôpital de la "Pitié Salpêtrière" (France) a mis l'accent sur les nouvelles thérapeutiques en matière d'AVC, principalement l'embolectomie qui révolutionne le monde de la neurologie et substitue à la thrombolyse (un traitement pour les accidents ischémiques (artères bouchées) à administrer dans les 4 heures après l'accident). Une embolectomie est l'ablation chirurgicale d'un embole dans un vaisseau sanguin. Une embolie est quelque chose d'étranger qui circule dans le sang. Un blocage dans un vaisseau sanguin empêche l'oxygène de se déplacer efficacement dans la circulation sanguine, ce qui peut provoquer la mort des tissus, a-t-elle expliqué. Il existe en France 128 unités de prise en charge des AVC, "ce qui représente une vraie impulsion en la matière", toutefois seulement 7% des patients qui arrivent à ces unités reçoivent la thrombolyse, a-elle indiqué. "Ce taux, pour nous neurologues, est très minime. Nous agissons actuellement dans le sens de la sensibilisation et l'information du public sur les AVC, pour une prise de conscience, à travers des affiches collés partout, indiquant les symptômes, ce qu'il faut faire en cas d'un AVC, les traitements nécessaires et surtout le numéro vert à appeler d'urgence pour se faire transférer le plus vite possible vers l'unité de prise en charge la plus proche", a encore souligné Dr Deltour. Cette journée d'étude scientifique a été marquée par l'animation de nombreuses communications par des neurologues et cardiologues qui ont identifié l'AVC, ses symptômes, ses causes et traitements et, entre autres les hémorragies méningées et cérébrales.