La directrice de l'Unesco Irina Bokova a dénoncé vendredi les nouvelles destructions d'œuvres d'art de la cité antique syrienne de Palmyre par les éléments de l'organisation autoproclamée "Etat islamique" (EI, Daech). "Les nouvelles destructions des biens culturels du site de Palmyre témoignent de la brutalité et de l'ignorance des groupes extrémistes et de leur mépris des communautés locales et du peuple syrien", a souligné Mme Bokova dans un communiqué. Des membres de l'EI ont détruit samedi des bustes funéraires et la célèbre statue du Lion d'Athéna, une pièce unique de plus de trois mètres de haut, a indiqué jeudi le directeur général du département des Antiquités et des musées de Syrie. La statue avait été découverte en 1977 par une mission archéologique polonaise dans le temple d'Al-Lat et date du Ier siècle avant J.C. "La destruction des bustes funéraires en provenance de Palmyre, en place publique, devant des foules et des enfants que l'on convoque au saccage de leur patrimoine est un spectacle d'une perversité glaçante", a dénoncé Irina Bokova. "Ils représentent une mine d'information sur les costumes, les bijoux, les traditions et l'histoire du peuple Syrien. Leur destruction est une nouvelle tentative de briser les liens des peuples avec leur histoire, de les couper de leurs repères pour mieux les asservir", a-t-elle ajouté. Irina Bokova a réitéré son appel à "tous les chefs religieux, aux intellectuels, aux jeunes, à se mobiliser contre l'instrumentalisation de la religion, à répondre aux arguments fallacieux des artisans de haine".