La Grande mosquée Abdelhamid Ibn Badis d'Oran enregistre, depuis le début du mois sacré de ramadhan, une grande affluence des fidèles notamment lors de la prière de Tarawih (surérogatoires), moment particulier de spiritualité, de dévotion et de piété. L'imam de cette mosquée, Mohamed Mekatli, a indiqué à l'APS que le nombre de fidèles fréquentant ce lieu de culte dépasse les 20.000 personnes. "La grande salle de prière, d'une capacité de 15.000 places, ne peut accueillir à elle seule le grand nombre de citoyens. De milliers d'autres accomplissent leurs prières sur l'esplanade et dans les autres structures annexes", a-t-il ajouté. Ce vaste lieu cultuel et culturel a été inauguré en avril dernier après une attente ayant duré quatre décennies. Le chantier a connu moult péripéties avant qu'il ne connaisse le bout du tunnel. Depuis le 17 avril, jour de son ouverture, il est devenu une destination privilégiée pour les fidèles, non seulement de la ville d'Oran et de ses environs mais également des wilayas limitrophes. Chaque vendredi, et en cette période de ramadhan, l'affluence est telle qu'il est difficile de trouver une place pour stationner son véhicule. Les files de voitures atteignent les cités limitrophes comme celles de l'USTO, Ibn Rochd ou encore Haï (quartier) Djamel Eddine. Les plaques d'immatriculation des voitures stationnées donnent un aperçu sur les régions d'origine de leurs propriétaires. Depuis le début du mois de ramadhan, juste après le ftour, des processions entières de fidèles se dirigent vers la Grande mosquée d'Oran. Ils viennent en groupes d'amis, de voisins, des familles entières. Ils appartiennent à toutes les tranches d'âge et à toutes les catégories sociales. Ils utilisent tous les moyens de transport pour rallier ce lieu de prière : les bus, les véhicules individuels, le tramway et trop souvent à pied. Toutes et tous se font un honneur d'accomplir les prières surérogatoires dans ce prestigieux et imposant édifice. Certains habitués des lieux n'hésitent pas à comparer cette affluence exceptionnelle à celle que l'on enregistre aux Lieux saints de l'Islam. La comparaison s'y prête tant que l'on ressent cette même atmosphère de piété et de dévotion. D'autres considèrent que cette affluence particulière souligne l'attachement de la ville qui a donné naissance à des ulémas tels que Brahim Ettazi, Tayeb Mehadji, Cheikh Zoubir, Cheikh Latrèche et bien d'autres, à ses valeurs et à ses racines civilisationnelles bien ancrée dans la société. Bénévoles et équipes médicales sur place Les femmes sont très nombreuses à accomplir la prière de tarawih dans cette mosquée, malgré la fatigue ressentie tout le long de la journée en accomplissant leurs tâches ménagères quotidiennes. A la fin de la prière, elles sont nombreuses, voilées ou en hidjab, à rentrer à pied et en toute quiétude chez elles, encouragées par l'animation particulière qui règne dans les rues et le sentiment de sécurité ressenti. A la Grande mosquée Ibn Badis, de dizaines de jeunes et mourchidates (orienteuses) £uvrent bénévolement pour canaliser les dizaines de centaines de fidèles qui viennent accomplir leur devoir religieux et les orienter dans cet immense édifice cultuel. A l'entrée principale de cet édifice cultuel et culturel, s'étendant sur une superficie de quatre hectares, des jeunes orientent les citoyens vers les huit entrées de la mosquée alors que les mourchidates aident les femmes à accéder au premier étage qui leur est réservé. A chacune de ces entrées, les jeunes bénévoles distribuent des petites bouteilles d'eau fraîche, disponibles à profusion et offertes gracieusement par des bienfaiteurs. Chacun pourra étancher sa soif en cette période de canicule, assure-t-on. Une fois la prière achevée et après le départ du dernier fidèle, ces bénévoles reprennent leur travail pour s'occuper, entre autres, du ramassage de centaines de bouteilles vides, laissées sur place. Ce comportement est vivement pointé du doigt. Il est considéré comme un manque de respect à la maison de Dieu. Les habitués des lieux, tout comme l'imam, déplorent le fait que certaines femmes viennent, accompagnées de leurs enfants en bas-âge, qui perturbent la sérénité des lieux et le déroulement de la prière. Les remarques répétées de l'Imam, du haut de son mihrab, n'ont pas dissuadé ces mères à renoncer à ces comportements qui se répètent chaque soir. Sécurité garantie D'autre part, un staff médical relevant de l'Etablissement public de santé de proximité du "Front de mer" s'est installé, depuis le début du mois du ramadhan, pour une dizaine de jours, près de l'entrée principale de la mosquée, pour assurer des séances de dépistage de diabète et d'hypertension artérielle. L'équipe composée de médecins et d'infirmiers assure, chaque soir, une moyenne de 150 consultations, a indiqué un membre de ce staff. La campagne permet de diagnostiquer, chaque soir, une moyenne de 20 nouveaux cas de diabète ou HTA chez des personnes ignorant avoir contracté ces maladies. La chargée de la communication de la DSP d'Oran, le Dr. Hassi Faïza, fait état de 213 nouveaux cas de diabète et 127 autres cas de HTA diagnostiqués en dix jours. Les malades ont été orientés vers des établissements sanitaires spécialisés pour des contrôles plus approfondis et pour le suivi médical. Une autre équipe de l'établissement sanitaire d'oncologie mène une campagne de collecte de sang. L'action a été favorablement accueillie par les donateurs qui font preuve de générosité et de solidarité avec les malades cancéreux. Quant aux éléments de sûreté nationale, ils sont présents sur les lieux, juste après la rupture du jeûne et bien avant la grande affluence des fidèles. Ils sont là pour veiller à la sécurité des fidèles et faciliter la circulation automobile, très dense, en ce lieu, près du rond-point de Hai Djamel-Eddine, qui mène vers différentes directions. La sécurisation des lieux a fortement encouragé les citoyens à se déplacer en toute quiétude, à une heure avancée de la nuit.