Le conflit en Irak a fait au moins 15.000 morts parmi les civils et 30.000 blessés depuis janvier 2014, selon un rapport de l'ONU qui dénonce des "violations généralisées des droits humains " dans le pays. Le rapport publié lundi qualifie de catastrophique la situation des civils dans les zones contrôlées par le groupe autoproclamé "Etat islamique", soulignant que les journalistes, les avocats et les médecins sont "spécifiquement ciblés". Les membres des communautés ethniques et religieuses sous le contrôle de l'EI continuent d'être persécutés, dans la mesure où environ 3.500 membres de la communauté yézidie sont encore aux mains des jihadistes. "Ces actes semblent faire partie d'une politique visant à supprimer, expulser ou détruire la plupart de ces communautés dans les zones sous contrôle du groupe terroriste", note le rapport établi par la Mission d'assistance de l'ONU en Irak et le Haut-Commissariat aux droits de l'homme. D'après l'ONU, beaucoup d'actes perpétrés par les membres de l'EI constituent des violations du droit international, "et certains peuvent constituer des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, et peut-être des crimes de génocide". Le rapport documente les violations commises par les forces de sécurité irakiennes et les forces affiliées, notamment les frappes aériennes et les bombardements qui pourraient avoir violé les principes de distinction et de proportionnalité et l'obligation de prendre toutes les précautions possibles pour protéger les civils contre les effets des attaques. Le représentant spécial du secrétaire général pour l'Irak, Jan Kubis, a déploré le lourd tribut au conflit payé par les civils irakiens. "La mission des Nations unies continue d'être très préoccupée par le sort de milliers de civils soumis quotidiennement à des violations des droits de l'Homme", a déclaré M. Kubis. Le document évoque aussi le massacre survenu au Camp Speicher le 12 juin 2014, au cours duquel 1.700 cadets ont été tués par des combattants de l'EI. La plupart des soldats ont été capturés à des points de contrôle après avoir quitté le camp sur les ordres de leurs officiers supérieurs et ont été ensuite systématiquement abattus. "L'ampleur et la brutalité du massacre de Camp Speicher ont été exceptionnelles", a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein. Il a demandé aux autorités de veiller à ce que les tribunaux chargés de juger les auteurs de ce massacre soient compétents, indépendants et impartiaux.