L'Union europééne (UE) a promis de renforcer son assistance à l'économie tunisienne, en particulier dans le secteur fragilisé du tourisme, en plus de son aide à la sécurité, après les récents attentats du Bardo et de Sousse. La Haute-Représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, a ainsi annoncé lundi, à Bruxelles, l'accélération d'un programme d'appui à la réforme du secteur de la sécurité en Tunisie pour un montant de 23 millions d'euros pour 2016, selon l'agence de presse tunisienne TAP. "Nous avons un programme de 23 millions d'euros prévu pour 2016. On l'a accéléré afin que ses activités puissent être lancées dans les prochains mois", a indiqué Mme Mogerini lors d'un point de presse conjoint avec le chef du gouvernement tunisien Habib Essid, qui participait aux travaux du Conseil des affaires étrangères de l'UE, à Bruxelles. Ce programme comprend un important volet en matière de sécurité des frontières, a précisé Mme Mogherini, ajoutant que d'autres pistes seront examinées durant les prochains mois pour aider notamment à la reprise du secteur touristique. De son côté, le chef du gouvernement tunisien a évoqué les défis auxquels est confrontée la Tunisie durant la transition démocratique notamment les défis sécuritaire et économique, rappelant que la Tunisie passe par une situation difficile, notamment en ce qui concerne le secteur du tourisme qui a été frappé par les derniers événements. "On doit £uvrer ensemble pour combattre le terrorisme. La Tunisie compte beaucoup sur la coopération avec l'UE pour atteindre cet objectif", a souhaité Habib Essid, relevant que "la Tunisie est consciente des actions et des devoirs à accomplir pour qu'on puisse réussir ce défi". Le ministre des Finances tunisien, Slim Chaker, avait déjà dit anticiper un net recul de la croissance économique du pays en raison de l'attentat de Sousse. La croissance économique de la Tunisie pourrait ralentir à 1 % en 2015, contre 2,3 % en 2014, avec un déficit public stable à 5 % du PIB, avait-il déclaré vendredi à l'agence de presse Reuterss. Si cette prédiction se réalisait, ce serait la plus faible performance de l'économie tunisienne en 25 ans - à l'exception de 2011, année du "Printemps arabe", durant laquelle le PIB du pays a chuté à -1 %, selon la Banque mondiale (BM). Cette révision à la baisse des perspectives économiques du pays - le FMI pariait au début de l'année sur une croissance de 3 % en 2015 - est une conséquence directe de l'attentat perpétré fin juin contre des touristes à Sousse, durant lequel 38 personnes ont perdu la vie. Suite à cette attaque - la deuxième dirigée contre des touristes en trois mois -, le Royaume-Uni, la Belgique, l'Irlande et le Danemark ont appelé leurs ressortissants à éviter la Tunisie. Les annulations de voyages et les départs de touristes se comptaient en milliers au début du mois.