L'Algérie, qui luttait seule contre le terrorisme, a joué un rôle important dans la prise de conscience mondiale face au danger de ce phénomène transnational, a estimé jeudi à Alger le directeur général de l'Institut National d'Etudes et de Stratégie Globale (INESG), Lyes Boukra. "L'organisation de cette conférence (internationale sur la lutte contre l'extrémisme et la dé-radicalisation), prouve que l'Algérie a joué un rôle important dans la prise de conscience mondiale du danger du terrorisme, nous étions en quelque sortes l'alerte", a déclaré à l'APS M. Boukra, en marge des travaux de la rencontre qui a rassemblé des représentants de plus d'une cinquantaine de pays. "A l'époque où l'Algérie avait affronté seule le terrorisme elle n'a pas cessé de répéter que le phénomène est une menace transnationale. Malheureusement beaucoup de pays n'avaient pas cru à cela", a-t-il regretté. Après avoir rappelé la tragédie vécue par le peuple algérien et les changements intervenus dans le monde et la région, le sociologue algérien a constaté que "tous les pays sont malheureusement aujourd'hui touchés par le fléau et admettent que tout ce que disait l'Algérie était vrai". Pour faire face au fléau terroriste, M. Boukra a argumenté que la conférence d'Alger sur la lutte contre l'extrémisme et la dé-radicalisation était opportune dans la mesure où elle a fait comprendre que "la riposte au terrorisme et au radicalisme ne serait être strictement militaire". "C'est vrai que la réponse militaire est très importante mais elle ne suffit pas à elle seule car nous n'avons pas affaire à un simple phénomène", a dit le responsable de l'INESG, expliquant que "le terrorisme est une menace hybride très complexe qui prend racines dans les terreaux qu'offre la société". Ainsi, le traitement de cette question menaçante doit être puisé dans des aspects multidimensionnels (culturel, idéologique, religieux, social et médiatique). Revenant sur la conférence d'Alger, M. Boukra a souligné qu'elle a permis, à travers les interventions des uns et des autres, de comprendre "la complexité" d'un phénomène face auquel les efforts de toute la communauté internationale doivent se conjuguer, en prenant compte de tous les éléments et les motivations en relation avec la montée du terrorisme et de l'extrémisme violent. Prévus sur deux jours, les travaux de la Conférence d'Alger seront couronnés par un document final portant sur "les engagements, les arrangements et les partenariats qui mettent en pratique les leçons retenues lors des débats". Les recommandations d'Alger seront soumises au sommet de l'Onu prévu en septembre prochain à Washington sur la lutte contre l'extrémisme violent.