Le ministre a affirmé que les Algériens sont conscients que «nous avons un grand et beau pays que nous devons défendre par tous les moyens». Le terrorisme se développe dans le chaos et s'enracine en l'absence de l'Etat, a relevé hier, à Alger le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. «L'absence de l'Etat, c'est là où le terrorisme s'enracine et il se développe dans le chaos», a indiqué M.Messahel lors d'un point de presse à la veille de la tenue de la conférence internationale sur l'extrémisme violent et sur la dé-radicalisation, prévue mercredi et jeudi à Alger. Il a ajouté que l'un des fondements de la lutte contre le terrorisme ou la dé-radicalisation «consiste en la démocratisation de la société qui n'est pas une coquetterie». «La lutte contre le terrorisme et l'extrémisme ne doit pas être menée seulement sur le front militaire et sécuritaire», a tenu à préciser le ministre rappelant la démarche du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, axée sur la concorde civile et la réconciliation nationale, outre la révision des programmes de développement et du rôle de la mosquée. Après avoir mis en garde contre le fléau du terrorisme qui menace désormais toute la communauté internationale, M. Messahel a précisé que «les évènements qui surviennent dans certains pays à l'instar de la Libye sont dus à l'absence de l'Etat». A une question de savoir si la présence de bases militaires étrangères favoriserait l'extrémisme dans les pays qui les abritent, M. Messahel a fait savoir que «l'Etat qui a les moyens d'une politique efficace de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme n'a pas besoin d'abriter une base militaire étrangère, en ce sens qu'il est censé défendre lui-même ses intérêts politiques, économiques et géostratégiques». Il a également souligné que l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme constitue désormais «un modèle éloquent» pour plusieurs pays et partenaires, a affirmé hier à Alger le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel. «La lutte contre le terrorisme n'est pas une mince affaire et, pourtant, l'Algérie l'a bel et bien vaincu», a souligné M.Messahel. «Plusieurs pays et partenaires prennent exemple sur l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre a indiqué que la conférence sur l'extrémisme violent et sur la dé-radicalisation est une réunion d'experts et non de politiques, soulignant que le choix de l'Algérie d'abriter cette rencontre est le fait que «c'est un pays qui a survécu à mille et une turbulences». «Cela ne veut pas dire qu'aujourd'hui, nous ne sommes pas soumis à un certain nombre de pressions. Ce qui nous appelle à être beaucoup plus vigilants», a-t-il dit, ajoutant que dans un monde plein de turbulences, les Algériens sont conscients que «nous avons un grand et beau pays que nous devons défendre par tous les moyens». Il a relevé que «plus on renforçait l'Etat de droit, ce qui est en train d'être entrepris en Algérie, plus on se préserve et se prémunit» contre le terrorisme. Il a ajouté que la conférence d'Alger est une étape «extrêmement importante», s'agissant des échéances à venir concernant ce sujet, notamment un sommet aux Nations unies et la réunion du Forum global de lutte antiterroriste en septembre. «Il y a toute une machine des Nations unies qui est en train de se mettre en place. Il nous ont encouragés à faire cette réunion parce qu'ils considèrent qu'il y a de bonnes pratiques en Algérie qui seront codifiées à l'avenir», a conclu M. Messahel. La lutte contre l'extrémisme violent est aujourd'hui un «préalable incontournable» dans la lutte contre le terrorisme. La dé-radicalisation s'impose dans ce cadre comme une entreprise «fondamentale» qui concerne toutes les dimensions de la vie politique, économique, culturelle, cultuelle et sociale et qui interpelle tous les segments de la société, au plan interne et toute la communauté internationale au plan externe, indique une note du ministère des Affaires étrangères. Le sommet sur la lutte contre l'extrémisme violent, tenu à Washington, le 19 février dernier, avait souligné l'importance de la prévention dans la lutte contre le phénomène de la radicalisation à travers la mobilisation des différentes franges de la société, notamment parmi les jeunes, relève la même source. Le sommet avait insisté sur le partage des connaissances et des bonnes pratiques pour contrecarrer «efficacement» les actions et les stratégies de recrutement par les groupes terroristes et la montée de l'extrémisme violent. Dans sa lutte contre le terrorisme, l'Algérie a mis en oeuvre une «profonde et multidimensionnelle politique de dé-radicalisation qui a sensiblement contribué à l'affaiblissement des groupes terroristes, à discréditer leurs discours et idéologies extrémistes et à leur rejet par la population et l'assèchement de leurs sources de recrutement», explique la même source. Aussi, l'organisation de cette conférence se «veut une contribution de l'Algérie aux efforts de la communauté internationale en vue de partager son expérience en matière de dé-radicalisation et d'offrir une opportunité pour connaître d'autres expériences menées à travers le monde», souligne la note.