La prochaine tripartite (gouvernement-UGTA-patronat), prévue en octobre prochain à Biskra, va accorder un intérêt particulier à la promotion de la production nationale, a indiqué, mercredi à Alger, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdessalam Bouchouareb. Le ministre s'exprimait lors de la réunion préparatoire de cette tripartite, en présence du secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, et des représentants des organisations patronales publiques et privées. Outre les dossiers habituellement traités dans les tripartites (climat des affaires, foncier industriel, crédits bancaires, amélioration du climat social et conditions du travail), la prochaine réunion sera axée particulièrement sur la production nationale, a insisté M. Bouchouareb. Selon lui, la tripartite d'octobre revêt un caractère particulier du fait de la conjoncture économique dans laquelle elle intervient et du lieu où elle va se tenir puisque les précédentes s'étaient toutes déroulées à Alger. "Le choix de Biskra n'était pas fortuit. C'est un choix symbolique. C'est le Premier ministre lui-même qui a (choisi cette wilaya) en raison de ses potentialités économiques", a-t-il noté, en précisant que Biskra est devenu un pôle agricole et qu'elle deviendra, bientôt, un pôle industriel. Quant au choix de se focaliser sur le dossier de la production nationale, il a considéré que cela était dicté notamment par la conjoncture actuelle qui impose au pays de redoubler d'efforts en matière de développement économique hors hydrocarbures. "Aujourd'hui, la situation économique du pays nous impose d'accélérer les réformes économiques (…). Cette première étape de relance économique doit passer par la substitution à l'importation en développant la production nationale", a-t-il préconisé. Le gouvernement mise essentiellement sur le secteur de l'industrie pour stimuler et conforter la production locale, a poursuivi le ministre qui a rappelé qu'une quinzaine de filières stratégiques avaient été identifiées et pour lesquelles des efforts supplémentaires doivent être déployés en matière d'investissement. "Ces filières sont celles qui nous coûtent cher en termes d'importations et qui recèlent d'importants potentiels", a précisé M. Bouchouareb en citant les industries de mécanique, pharmaceutique, sidérurgique et aéronautique. C'est autour des ces éléments que va s'axer fondamentalement la prochaine tripartite, a-t-il avancé. A ce propos, il a indiqué que le secteur industriel n'assurait, actuellement, que 40% des besoins du marché national et que l'objectif de la relance des filières industrielles en question est de couvrir ce déficit et, même, de dégager un excédent pour les exportations. Evoquant les mesures introduites par la loi de finances complémentaire 2015, le ministre a pronostiqué qu'elles allaient contribuer sensiblement au développement de l'entreprise et de l'économie. Pour sa part, M. Sidi Saïd a estimé que le développement de la production nationale était le levier de la diversification économique, en saluant, dans ce sens, l'initiative lancée par le gouvernement pour encourager la consommation des produits algériens. Les organisations patronales ont réitéré, quant à elles, leur engagement et implication dans cette démarche du gouvernement concernant la promotion de l'investissement productif.