Dédiée exclusivement à la relance de l'industrie, cette rencontre se tiendra sur fond d'un consensus entre les trois partenaires. Initialement prévue pour la fin du mois de septembre, la prochaine tripartite gouvernement-patronat-UGTA se tiendra finalement le 10 octobre prochain. L'annonce a été faite, lundi, par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. En visite de travail à Médéa, ce dernier a déclaré que la rencontre sera l'occasion pour "élaborer une stratégie pour développer davantage l'économie nationale, fondée sur la création d'unités industrielles nationales publiques, privées ou mixtes". De plus, insistera-t-il, "la seule solution aujourd'hui" est dans le développement de la production industrielle et agricole. Du côté du patronat, "les divergences de choix et d'approches" entre "les tendances ultralibérales", qui veulent même changer la règle 51/49 régissant l'investissement étranger, et celles prêchant "un libéralisme modéré" semblent s'estomper sans disparaître pour autant. Comme le relèvera, par la suite, le président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Réda Hamiani, "le consensus se construit progressivement" auprès des organisations patronales et en prévision du prochain rendez-vous, il y a cette "volonté partagée (par ces acteurs) pour aboutir à une solution commune" à leurs attentes et préoccupations. M. Hamiani a également fait savoir que lors de la tripartite, les organisations patronales présenteront deux documents, l'un sur la politique économique générale du gouvernement et l'autre sur les difficultés que rencontrent les chefs d'entreprise. Concrètement, le premier document comprendra les propositions du patronat, qui s'intègrent dans "la définition d'une nouvelle politique de relance de la croissance", tandis que le second s'intéressera au "climat des affaires, (au) poids de la bureaucratie, (au) marché informel, (au) financement de l'économie et (à) la diminution des importations". À cela, viendront se greffer des mesures destinées à "représenter des solutions à toutes les difficultés et entraves" que rencontrent les entreprises privées dans la conjoncture actuelle. Quant à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), elle met en avant la relance de l'industrie et de la production nationale, aux fins de réduire la facture des importations et la dépendance des hydrocarbures. "Si nous réussissons ce défi, nous sortirons de la logique d'être seulement des consommateurs", a affirmé avant-hier son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi-Saïd, en appuyant l'idée de l'effet d'entraînement du secteur de l'industrie sur les autres pôles de l'économie. Il a, en outre, observé que le redressement du tissu industriel doit passer au préalable par "un consensus" au sein de la communauté nationale. "Il faut agir au pluriel pour réussir cette prestigieuse ambition", a indiqué M. Sidi-Saïd, tout en estimant que la collaboration entre les secteurs publics et privés est "la question la plus décisive" pour l'industrie algérienne. Plus récemment, des responsables, à l'exemple du représentant du secteur du textile, ont laissé entendre que l'UGTA n'a pas de complexe à travailler avec le secteur privé, même si celui-ci demeure encore soupçonneux sur la question de la syndicalisation des personnels. Des déclarations qui suscitent déjà certaines craintes, y compris dans les rangs des syndicalistes affiliés à cette organisation syndicale qui, bien que renseignés de la tenue d'une autre tripartite consacrée aux questions sociales, en décembre prochain, ont interprété ces propos comme "une manière de sacrifier la lutte syndicale au profit de la politique". H. A Nom Adresse email