La direction palestinienne a confirmé mercredi le report du Conseil national palestinien (CNP), initialement prévu les 14 et 15 septembre et pourtant présenté comme un rendez-vous potentiellement décisif pour son avenir. Ce report ne pourra "excéder trois mois", a dit à la presse à Ramallah le chef du CNP Salim al-Zaanoun, confirmant un ajournement qui ne faisait guère de doute depuis quelques jours. Quatorze des 18 membres du comité exécutif (l'organe collectif et resserré de direction de l'OLP), plusieurs groupes représentés au CNP et des indépendants ont demandé "plus de temps" pour préparer ce congrès, a dit M. al-Zaanoun. Le CNP, parlement de l'OLP où siègent plus de 700 membres venus des Territoires palestiniens et de l'étranger, ne s'est pas réuni depuis près de 20 ans. Le CNP avait été programmé dans un climat de profonde incertitude sur l'avenir de la direction palestinienne et sur une retraite du président palestinien Mahmoud Abbas. M. Abbas a récemment annoncé vouloir quitter son poste à la tête de l'OLP. Avec neuf membres du comité exécutif, il a présenté sa démission, ce qui provoque de fait la convocation du CNP. Ces démissions ne deviennent effectives qu'au moment de la tenue du CNP et M. Abbas reste président de l'Autorité palestinienne et chef de son parti, le Fatah. Cette annonce a été diversement interprétée comme une tactique de M. Abbas pour s'affirmer comme incontournable dans un climat de déliquescence de la direction palestinienne, comme un stratagème pour éliminer ses adversaires ou comme un pas vers la préparation de sa succession. Les experts se perdent en conjectures sur les intentions exactes de M. Abbas à un moment où l'horizon semble bouché pour la paix entre Palestiniens et Israéliens et pour la création d'un Etat palestinien indépendant. Des informations selon lesquelles M. Abbas annoncerait ou envisagerait d'annoncer la dénonciation des accords d'Oslo lors de la prochaine assemblée générale de l'ONU fin septembre ont ajouté à la confusion. Le Hamas, dont les députés sont membres de fait du CNP, avait appelé à boycotter le CNP, tandis que le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche historique) avait annoncé son refus d'y participer. Un porte-parole du Hamas à Ghaza, Sami Abou Zouhri, a salué le report du CNP. Le mouvement contrôle la bande de Ghaza et a refusé de rien céder de son pouvoir malgré un accord de réconciliation interpalestinien en 2014. Le Hamas appelle à une "conférence nationale pour développer une stratégie nationale commune", a dit Sami Abou Zouhri.