Le président du parlement intérimaire (CNT) du Burkina Faso, Cheriff Sy, s'est déclaré chef d'Etat intérimaire et annoncé la résistance, a rapporté le journal burkinabè en ligne, lefaso.net. "Dans la situation où le chef de l'Etat (Michel Kafando), et le Premier ministre (Isaac Zida) sont actuellement séquestrés, j'assume désormais les pouvoirs dévolus au chef de l'Etat", a écrit M. Sy dans un communiqué diffusé par lefaso.net. Les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui avaient pris en otages le président et le chef du gouvernement mercredi, ont annoncé jeudi matin avoir "dissous" les institutions de la transition et promis d'organiser des "élection inclusives", en proclamant la mise en place d'"un Conseil de la Démocratie". M. Sy a également invité le chef d'Etat-major des armées et les chefs d'Etat-major des différentes régions militaires à "prendre immédiatement toutes les dispositions pour que ‘cette forfaiture' soit arrêtée puisque c'est un groupe armé qui s'oppose à la volonté du peuple", soulignant que "c'est pour cela j'en appelle aux forces républicaines, militaires. Le président du CNT a, en outre, fait savoir qu'un dialogue avait été engagé avec eux (les militaires putschistes) durant toute la nuit par la haute hiérarchie militaire pour amener les éléments du RSP à la raison". "Mais ceux-ci (les putschistes) ont persisté sur la voie d'un putsch sans issue", a-t-il alerté, insistant que "manifestement la volonté de ce groupe armé n'est pas de dialoguer, mais de prendre le pouvoir justement en connexion avec les partis politiques de l'ancien régime". Dans son message, le même responsable a affirmé que "la nation est en danger. Aucun sacrifice ne doit être trop grand pour préserver les acquis de la marche vers le renouveau que notre peuple a acquis de haute lutte à l'issue de l'insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014". "J'exprime ma reconnaissance à l'Organisation des Nations Unies, à l'Union Européenne, à la France, à l'Union Africaine, à la Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour leurs soutiens sans faille qu'elles continuent de manifester aux institutions de la transition", a conclu M. Sy dans son message diffusé par la presse. Le général Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major de l'ex-président déchu, Blaise Compaoré, a été placé à la tête du "Conseil national de la Démocratie (CND)", nouveau pouvoir mis en place par les militaires putschistes, qui ont renversé les autorités de transition du Burkina Faso, a annoncé le CND jeudi dans un communiqué. Un couvre-feu est instauré de 19 heures à 6 heures, et les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu'à nouvel ordre, selon ce communiqué. Des élections présidentielles et législatives sont prévues normalement le 11 octobre au Burkina Faso.