L'Agence nationale du médicament devra régler les "dysfonctionnements" qui caractérisent le marché du médicament, a affirmé jeudi à Alger, le président la Société algérienne de Pharmacie, Farid Benhamdine, assurant que la pénurie qui touche parfois certains produits "n'est pas propre à l'Algérie". L'Agence nationale du médicament est "un mécanisme de régulation qui devra régler les dysfonctionnements et mettre de l'ordre dans le marché du médicament", a déclaré M. Benhamdine à la radio nationale. Interpellé, par ailleurs, sur la pénurie qui caractérise parfois certains produits pharmaceutiques, il a soutenu qu'elle est "souvent le fait de facteurs exogènes n'ayant rien à avoir avec la tutelle mais est induite par des dysfonctionnements face auxquels l'agence se présentera comme un interlocuteur". "Chaque année, il existe des médicaments qui disparaissent de la nomenclature et c'est le cas pour tous les pays", a-t-il déploré, précisant que même les plus avancés d'entre eux connaissent actuellement une carence touchant pas moins de 150 produits. Soutenant que la facture des médicaments ne cessera "inéluctablement" pas de connaître une hausse, le spécialiste s'est félicité qu'avec 80% de la production pharmaceutique nationale consacrée à ce type de produits, l'Algérie est "un pays de générique". Interrogé sur la vente libre des produits morphiniques dans les officines, prescrits notamment pour les patients atteints de cancer, M. Benhamdine a soutenu que cette pratique "n'est pas interdite" et qu'elle est effective depuis des décennies mais qu'elle est néanmoins "réglementée". Invité à expliciter le rôle du pharmacien dans la prise en charge du cancer en milieu hospitalier, le spécialiste l'a qualifié de "prépondérant" dans le sens où, a-t-il noté, le spécialiste intervient dans la mise en œuvre du plan anti-cancer et qu'il "accompagne" le malade pendant longtemps. "Le pharmacien d'hôpital doit attirer par les bienfaits de la chimiothérapie l'adhésion du patient et favoriser le bon usage des produits pharmaceutiques en incluant les règles de pharmacovigilance", a-t-il argumenté, encourageant, par ailleurs, ses confrères à "proposer la chimiothérapie par voie orale" et à choisir "les thérapies ciblées" en tenant compte du respect du coût. Pour celui exerçant dans les officines, son rôle n'en est pas "moindre" notamment s'agissant du "conseil" et de la "prévention", a observé M. Benhamdine, plaidant pour "l'institutionnalisation" de la formation des pharmaciens spécialisés en oncologie, pas uniquement au niveau des Centre anticancer (CAC), mais dans tous les établissements hospitaliers du territoire national.