Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a dénoncé la situation de blocage que connaît le processus de paix israélo-palestinien et le mutisme de la communauté internationale face aux perpétuels dépassements de l'occupant, menaçant de ne plus respecter les accords d'Oslo, constamment violé par l'Etat hébreu. Dans son discours lors de la 3e journée des travaux de la 70e assemblée générale de l'ONU, M. Abbas avait dressé un bilan désastreux de la situation au Proche-Orient et appelé l'Onu "à mettre fin à l'injustice" et à la "souffrance" des Palestiniens. Il a souligné que "la Palestine, qui est un Etat observateur non membre des Nations Unies, mérite d'être reconnue comme un Etat à part entière", appelant les pays, qui n'ont pas encore reconnu l'Etat de Palestine, à le faire". M. Abbas, qui a assisté après son discours au lever, pour la première fois dans l'histoire de l'ONU, des couleurs palestiniennes au fronton de l'ONU, a surtout déclaré que les Palestiniens ne peuvent continuer à être liés par les accords avec Israël alors que ce dernier continue de les violer. Interrogations sur l'avenir des accords israélo-palestiniens Vingt-deux ans après leurs signature par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et les autorités israéliennes à Washington, les accords d'Oslo, sensés asseoir la paix et mettre un terme à l'occupation, restent que du noir sur blanc, et constamment violés par la partie israélienne. "Nous ne pouvons pas continuer à être liés par ces accords et Israël doit assumer toutes ses responsabilités de puissance occupante, parce que le statu quo ne peut pas continuer" a lancé le président palestinien, soulignant que les Palestiniens "ne serons pas les seuls à être liés par ces accords alors qu'Israël continue de les violer". "Soit l'Autorité palestinienne conduira son peuple de l'occupation à l'indépendance, soit Israël, puissance occupante, doit assumer ses responsabilités", a-t-il martelé. C'est dans ce sens que le mouvement de résistance palestinien Hamas a appelé à la mise en application de l'engagement du président palestinien de ne plus honorer les accord avec Israël. "Les propos de M. Abbas seraient jugés par le respect de l'engagement qu'il a pris "à ne plus honorer les accords avec l'occupant israélien", a réagi un porte-parole du Hamas Sami Abou Zouhri. Les accords d'Oslo sont le résultat des discussions secrètes entre Israël et l'OLP à Oslo, capitale de la Norvège. Ces accord prévoient la mise en place d'une Autorité nationale palestinienne, une autonomie progressive et partielle des territoires occupés, et une première phase de retrait israélien étendu sur 5 ans. Lever du drapeau palestinien à l'Onu, "la fierté des Palestiniens" Le drapeau palestinien rouge, noir, blanc et vert a été hissé sur son mât au fronton du siége des Nations Unies, lors d'une cérémonie marquée par la participation d'un très grand nombre de chefs d'Etat et de Gouvernement aux côtés du SG de l'ONU et du Président de l'AG de l'ONU. Le drapeau palestinien sera ensuite installé aux côtés des 193 bannières des Etats membres de l'ONU. "Aujourd'hui est un jour de fierté pour le peuple palestinien", a déclaré le président palestinien lors d'une cérémonie. Réagissant à cet événement historique, l'Algérie a indiqué que le lever des couleurs palestiniennes "marque l'aboutissement de l'initiative historique que le président Bouteflika avait prise en 1974 en sa qualité de président de l'Assemblée générale de l'ONU, d'inviter le Président Yasser Arafat à la tribune des Nations unies". Cette décision avait permis, depuis lors, et par étapes successives la participation des représentants de la Palestine, de l'OLP, puis de l'Autorité palestinienne, dans tous les débats au sein des Nations unies et de la plupart des institutions spécialisées. Donner un nouveau souffle aux pourparlers de paix Par ailleurs, des représentants du Quartet pour le Moyen-Orient ont annoncé dans un communiqué tard mercredi qu'ils allaient intensifier leurs efforts pour faciliter une solution à deux Etats au conflit israélo-palestinien, après une réunion au siège de l'ONU. Le Quartet a indiqué en outre que des émissaires "vont dialoguer directement avec les parties en vue d'explorer des actions concrètes que les deux parties peuvent prendre pour démontrer leur engagement véritable à poursuivre une solution à deux Etats (...)". Le communiqué a souligné l'importance d'impliquer les partenaires régionaux et internationaux, et les envoyés ont reçu l'instruction de présenter un rapport aux membres du Quartet û composé de quatre membres, les Etats-Unis, la Russie, l'ONU et l'UE û sur la manière dont les partenaires potentiels pourraient contribuer à une résolution globale. Dans une tentative destinée à relancer une telle initiative à portée régionale, le Quartet tiendra ses propres consultations avec l'Egypte, la Jordanie, l'Arabie saoudite et la Ligue arabe, a-t-on ajouté. Les pourparlers de paix israélo-palestiniens sont plongés dans le coma depuis l'échec de la médiation du secrétaire d'Etat américain John Kerry en avril 2014. (Par Ali KEFSI)