Les violences qui ont touché la capitale centrafricaine Bangui ces derniers jours visaient "à déstabiliser le pays", a déclaré jeudi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. "Il est évident que ces violences visent à déstabiliser le pays et mettre en péril le processus de transition", a déclaré M. Ban en demandant à toutes les parties de "déposer les armes", à l'ouverture d'une réunion sur la Centrafrique en marge de l'Assemblée générale de l'ONU. "Les derniers événements tragiques compromettent sérieusement tous les efforts de cohésion sociale et remettent en cause le processus électoral en cours et l'espoir de tout un peuple", a déclaré pour sa part la présidente de transition Catherine Samba Panza, qui intervenait par vidéo-conférence depuis Bangui. Samba Panza avait quitté en urgence New York lundi, alors que des violences, qui ont fait au moins 36 morts et 30.0000 déplacés depuis samedi, enflammaient Bangui. Le calme est revenu dans la capitale centrafricaine mais la situation reste précaire. Bangui est en proie depuis samedi à une nouvelle flambée de violences suite au meurtre d'un conducteur musulman de moto-taxi. Ces violences ont fait près de 40 morts et une centaine de blessés selon l'ONU. Par ailleurs, près de 30.000 personnes ont été déplacées. La Centrafrique avait plongé dans la plus grave crise de son histoire après le renversement en mars 2013 du président François Bozizé par Michel Djotodia, à la tête d'une rébellion à dominante musulmane, la Séléka. Les exactions commises par la Séléka ont ensuite débouché sur la création de milices chrétiennes, les anti-balaka, qui s'en sont alors pris aux civils musulmans, déclenchant des violences inter-religieuses faisant des milliers de victimes.