La présidente d'Emmaüs Stockholm, Julia Finér, a pressé le gouvernement suédois à reconnaître rapidement la République arabe sahraouie démocratique (RASD), appelant dans ce sens l'Union européenne à avoir une "position claire" face à cette question et répondre aux violations agressives marocaines. Dans une tribune publiée récemment dans le quotidien suédois, Svenska Dagbladet, la présidente d'Emmaüs Stockholm, a indiqué que "les partis du gouvernement suédois ont une longue tradition de lutter pour le droit à l'indépendance." Emmaüs Stockholm est un mouvement laïc de solidarité active contre la pauvreté et l'exclusion, créé en 1971 par l'abbé Pierre et réunit 350 associations dans 37 pays répartis sur 4 continents. Mme Finér a affirmé qu'"une coopération active et une aide publique" au profit de la société civile sahraouie, ainsi que des actions pour que "le Sahara occidental puisse voter de son avenir et pour que les pays soit reconnu par la Suède sont les efforts qui ont marqué l'engagement (envers le peuple sahraoui) des Sociaux-démocrates et des Verts." Contrairement aux décisions de l'ONU et de la Cour internationale de Justice, le Maroc occupe son pays voisin, le Sahara occidental, depuis 40 ans, a-t-elle déploré. Dans ce sens, Mme Finér a fait savoir que de nombreux rapports en matière de droit de l'homme montrent comment le Maroc utilise la puissance militaire pour exposer la population sahraouie à des violations massives des droits de l'homme. "Les détentions arbitraires, les disparitions, le meurtre, la torture et le viol sont des outils que le Maroc utilise pour maintenir l'occupation", a-t-elle notamment rappelé. "Cette occupation agressive est la raison pour laquelle il y a, en principe, dans la politique suédoise, un consensus total que cette occupation doit être arrêtée et que le pays qui, selon l'ONU, est la dernière colonie d'Afrique, doit avoir sa liberté", a-t-elle ajouté. Mme Finér a, en outre, écrit que "les sociaux-démocrates ont été en première ligne pour critiquer l'occupation", expliquant d'"une part, en apportant une importante assistance pratique sur place au Sahara occidental et dans les camps de réfugies sahraouis dans le sud de l'Algérie, d'autre part, en utilisant des moyens politiques pour faire pression sur le Maroc." A la fin de la législature précédente, les Sociaux-démocrates avaient fait cause commune avec les Verts en faisant adopter une résolution parlementaire en faveur de la reconnaissance du Sahara occidental par le gouvernement suédois. "Maintenant que le gouvernement a choisi d'entamer un examen de la politique suédoise relative au Sahara occidental, nous sommes nombreux à penser que nous nous approchons d'une décision relative à une reconnaissance de la part du gouvernement", a-t-elle insisté. L'UE doit avoir une position claire face aux violations marocaines "La double position" de l'Union européenne (UE) sur cette question est l'un "des nombreux autres exemples de l'absence d'une approche holistique", selon la responsable suédoise qui a appelé les pays de l'UE à adopter une position claire par rapport à cette occupation du fait que "le Maroc aussi arrivé à la même conclusion, et choisit donc une guerre diplomatique d'un genre que nous voyons rarement de la part de pays qui ont des relations étroites avec l'UE et la Suède." "A un moment, l'UE critique l'occupation, pour ensuite récompenser la puissance occupante avec des accords préférentiels en matière de pêche et d'agriculture. Les gouvernements suédois ont depuis longtemps critiqué cette ambiguïté en votant +non+ à plusieurs accord de commerce avec le Maroc", a-t-elle souligné. "Le droit international est également violé du fait que le Sahara occidental, riche en ressources naturelles, est privé de ses ressources", a-t-elle accusé, expliquant que "le Maroc permet à des chalutiers européens, y compris des chalutiers suédois, de vider les stockes de poissons." "Les compagnies pétrolières effectuent actuellement des forages pour le pétrole, des groupes internationaux exploitent les phosphates et de vastes terres sont données à des entreprises étrangères et marocaines qui veulent cultiver des légumes qui sont ensuite vendus au rayon de fruits dans les magasins européens. Tout cela fait sans que les revenus ne profitent à la population sahraouie", a-t-elle déploré. Abordant la question des droits de l'homme dans les territoires occupés, Mme Figner a affirmé que "le Maroc a construit un mur de 2200 Km de long qui coupe le Sahara occidental en deux. Le mur est entouré par l'une des régions les plus minées au monde." "Ainsi, les Sahraouis à l'intérieur de la zone occupée du Sahara occidental ne sont pas seulement privés de leurs droits humains et des ressources naturelles que possèdent leur pays, mais aussi de leur liberté de mouvement", a -t-elle dénoncé. L'auteur de l'article relève également le "blocus total" imposé aux médias du fait que, lit-on dans l'article, "le Maroc refuse aussi bien aux journalistes qu'aux organisations qui militent pour les droits de l'homme et aux politiciens étrangers le droit de visiter les territoires occupés."