Les participants au 3ème atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel ont appelé mardi à Alger à une nécessaire coordination entre Etats de la région contre l'extrémisme religieux et violent. Ils ont précisé lors de cette rencontre organisée sous le thème "Expériences religieuses des pays du Sahel dans la lutte contre l'extrémisme religieux et violent", que la lutte contre ce fléau exigeait une conjugaison des efforts et l'échange d'expériences entre les Etats en matière de lutte contre le terrorisme, pendant de l'extrémisme religieux. Le président de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams des pays du Sahel, Daouda Abdou Boureima a préconisé la mise en place des contours de l'union nationale entre les membres de la nation et peuples des pays du Sahel et le continent africain affirmant que la lutte contre les groupes terroristes "ne se fait pas par la seule force militaire mais en cultivant les valeurs de tolérance et les fondements dde l'Islam". "L'extrémise religieux qui sévit dans les sociétés est la responsabilité de tous et peut être la conséquence d'une interprétation erronée des préceptes de l'Islam", a-t-il estimé. Pour le Secrétaire général de la Ligue, Cheikh Youcef Mecheria, l'extrémisme est un "phénomène étranger" aux sociétés musulmanes qui a été largement alimenté par les conflits armés et l'insécurité dans plusieurs pays dont la Libye, la Syrie, le nord-Mali et le Nigeria appelant les oulémas présents à faire "front uni face à ce phénomène et prendre des positions fermes pour y mettre un terme". La Ligue contribue grandement au fléchissement de l'extrémisme religieux à travers la formation des imams et la sensibilisation à travers les médias qui émettent en langues locales. La tenue du 3e atelier en Algérie est un "message fort", car coïncidant avec le 10e anniversaire de la Réconciliation nationale qui se propose d'être une "expérience pionnière devant profiter aux pays voisins et aux pays du Sahel en matière de lutte antiterroriste". Le membre du bureau de la ligue au Nigeria, Ahmed Mortadha a mis l'accent sur "le rôle de l'Algérie dans la lutte antiterroriste", soulignant sa longue expérience dans la restauration de la sécurité et de la stabilité, après avoir souffert des affres du terrorisme. Il a évoqué l'importance d'un "contact permanent" entre les oulémas de la région du Sahel en matière de lutte contre l'extrémisme, saluant l'expérience algérienne dans ce domaine et qualifiant l'Algérie de "pays pionnier" qui a déployé de grands efforts, en vue d'éradiquer ce phénomène et de préserver l'unité de la nation musulmane. Le représentant du Sénégal à la Ligue, Ismail Dami a indiqué que "la cohabitation entre les religions demeure parmi les principaux facteurs de lutte contre l'extrémisme religieux", estimant que l'enseignement des préceptes de "l'islam modéré" contribue "considérablement" à réduire ce phénomène. Evoquant les raisons de la propagation de ce phénomène, le représentant de la Cote d'Ivoire à la Ligue, Ibrahim Kouni a indiqué qu'"une mauvaise interprétation des préceptes de l'islam et l'exploitation de certains prédicateurs pour encourager le phénomène du djihadisme et du terrorisme" ont mené à la propagation de l'extrémisme d'une société à une autre. Il a appelé à sensibiliser ces prédicateurs en vue de revenir aux véritables préceptes de l'islam et permettre aux pays du Sahel de lutter contre l'extrémisme. Le représentant de la Mauritanie à la Ligue, Cheikh Aslem Ould Sayed El Mustaf a souligné la nécessité "d'expliquer les fondements de l'islam et de ne pas les confiner afin de juguler le phénomène de l'extrémisme religieux nourri par la prolifération des fatwas religieuses et le niveau divergent des prédicateurs". Les travaux de ce troisième atelier des membres du bureau de la Ligue seront sanctionnés mercredi par un communiqué final et l'organisation de visites au profit de ses membres au siège de la Ligue à El-Mohammadia.