Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les Etats membres à l'union et à la solidarité pour vaincre les groupes terroristes, pour traduire les auteurs d'attentats en justice et pour briser le cercle vicieux de la radicalisation. Lors d'un débat tenu mardi au Conseil de sécurité sur "la sécurité, le développement et les causes profondes des conflits" intervenant quelques jours après des attentats sanglants à Paris et à Beyrouth, M. Ban a noté que les conflits actuels et l'extrémisme violent prennent souvent leur source dans "l'exclusion, l'inégalité, la mauvaise gestion des ressources naturelles, la corruption, l'oppression, la mauvaise gouvernance, ainsi que la frustration et l'aliénation qui accompagnent l'absence d'emplois et de perspectives". Le secrétaire général a déploré que la réponse de l'ONU ne soit pas encore adaptée à ces réalités et que son action n'intègre pas encore de manière satisfaisante les trois piliers essentiels que sont la paix, le développement et les droits de l'homme. M. Ban a affirmé qu'en conséquence, l'ONU et ses Etats membres devaient faire davantage d'efforts de prévention, mettre l'accent sur les droits de l'homme, renforcer la cohérence entre tous les acteurs onusiens et organiser un financement adéquat de leurs efforts. Notant que la prévention exige le recours à une diplomatie préventive et aux bons offices, M. Ban a souligné qu'elle nécessitait aussi que le Programme de développement durable à l'horizon 2030, adopté par les Etats membres en septembre, prenne une place plus importante dans les stratégies. "Nous devons aussi faire preuve d'audace quand c'est nécessaire", a-t-il dit, expliquant que "par exemple en reconstruisant la Syrie et en soutenant les pays qui accueillent généreusement de nombreux réfugiés, notamment la Jordanie, le Liban et la Turquie". "Les appels à l'organisation d'un plan de redressement de la région - peut-être comparable au plan Marshall - se multiplient", a-t-il noté, invitant les participants à "prendre cette idée en considération le jour venu" en espérant qu'il vienne "bientôt". M. Ban s'est déclaré "profondément choqué par les actes de terrorisme barbares" commis vendredi à Paris. "Aucune revendication, aucune cause ne saurait justifier une telle violence". S'exprimant en français, il a exprimé une nouvelle fois sa "solidarité avec le gouvernement et le peuple français" et a souligné la nécessité "d'être unis" dans la lutte contre le terrorisme.