Une étude concernant la préservation et la réhabilitation du vieux Ksar de la mosquée et de la zaouïa de Sidi Boutekhil à Ain Sefra (Sud de Naâma) va être lancée prochainement, a-t-on appris lundi auprès de la direction de la Culture de la wilaya. Cette opération a été suggérée dans le cadre des prochains programmes de développement en faveur de la wilaya, suite à la proposition d'inscription en 2005 du classement de ce ksar parmi le patrimoine national sauvegardé afin de pouvoir bénéficier d'actions visant sa préservation, a-t-on précisé. L'opération vise la préservation du cachet architectural de ces ksour séculaires, leur promotion en sites touristiques pour valoriser l'ancienne architecture de ces vielles bâtisses disséminées dans le Sud de la wilaya de Naâma, a précisé la même source. Selon des études historiques, le Ksar de Sidi-Boutekhil renferme outre la zaouïa, la vieille mosquée éponyme, datant de l'an 1580, où son fondateur oeuvrait à diffuser les préceptes et valeurs de l'Islam ainsi que les enseignements du Fikh et de la Sunna (conduite du prophète Mohamed QSSSL), en plus de l'unification des tribus de la région. Surplombant la rive droite de Oued Sefra, dont la ville puise son nom, connue pour la fertilité de ses terres, le Ksar de Boutekhil abrite le siège de la zaouïa et cinq coupoles représentant Sidi-Boutekhil, Ben Sahli, Lella-Kaltoum, Sidi-Abdallah et Sidi-Boudjemâa, dont les spécificités architecturales, qui ont résisté aux effets du temps, reflètent le génie des anciens habitants de la région, a-t-on expliqué à la direction de la culture. Construit principalement en Toub (pisé), en gypse et en pierres, Sidi-Boutekhil est composé d'habitations, entrelacées de ruelles et venelles, recouvertes de toitures en troncs de genévrier et de palmiers pour atténuer la rigueur du climat, et entourées de palmeraies irriguées encore par le biais d'un système ancestral de répartition des eaux, connu sous le nom de foggaras. Selon l'association de la zaouïa de Sidi-Boutekhil, chargée de la préservation du site, des pièces archéologiques et des manuscrits du vieux ksar, la zaouïa a, outre sa mission initiale, cultuelle et d'enseignement, contribué à la défense du territoire national, sous la conduite de cheikh Bouâmama, chef spirituel de la résistance populaire dans le Sud-ouest, servant en 1957 de sanctuaire, notamment sa mosquée, pour les Moudjahidine. Raison pour laquelle elle a été la cible de bombardements des forces coloniales françaises. Pour cette même association, qui a valorisé la contribution de la population locale à la rénovation partielle de la zaouïa et la mosquée, l'école coranique, qui continue de drainer des dizaines d'apprenants du Saint Coran, envisage de construire une nouvelle école coranique dotée d'un internat. Les touristes et visiteurs trouvent, en plus de l'hospitalité légendaire des populations locales, l'opportunité de s'enquérir de la richesse du patrimoine archéologique et historique que recèle la région.