Des chercheurs universitaires en archéologie ont estimé mercredi lors d'un colloque à Chlef que les recherches scientifiques et académiques sont l'unique moyen susceptible d'aider à l'actualisation de la carte archéologique de l'Algérie, sa révision et son enrichissement. Au deuxième jour du premier colloque national sur les "mécanismes d'actualisation de la carte archéologique de l'Algérie", abrité par l'université Hassiba Ben Bouali de Chlef, les intervenants issus des différentes wilayas du pays ont souligné unanimement la nécessité d'accorder "la priorité aux recherches scientifiques et académiques en relation avec le patrimoine archéologique et le territoire". Le directeur de l'Institut d'archéologie d'Alger, Azzoug Abdelkrim, a plaidé, dans ce sens, pour l'encouragement des recherches archéologiques au niveau des universités nationales, pour la mise en lumière des trésors culturels détenus par chaque wilaya et, partant, parvenir à l'élaboration d'une carte archéologique situant tous les monuments et sites archéologiques algériens. Le conférencier a cité, à ce propos, une thèse qu'il a réalisée en 2007 sur la carte archéologique islamique dans la wilaya de Bejaia, ayant révélé la découverte de plus de 300 nouveaux monuments archéologiques, entre tombeaux, mosquées et Zaouias, non répertoriés dans l'Atlas archéologique de Stéphane Gsell, en dépit de leur valeur archéologique, a-t-il assuré. M. Azzoug a estimé, sur cette base, qu'un pays comme l'Algérie, avec sa vaste superficie et sa longue histoire remontant à l'ère préhistorique, et qui a été enrichi par de nombreuses civilisations, dont l'ère islamique et la période de la résistance nationale, "dispose sûrement de sites archéologiques innombrables". D'où son appel, à la clôture des travaux du colloque, à l'impératif d'une "coordination entre les universités et les organismes concernés, pour la réalisation d'une carte archéologique nationale qui sera, à l'avenir, un symbole de souveraineté et un référent de l'identité historique nationale". Outre la réalisation d'un projet de recherche sur la carte archéologique nationale, dans la cadre d'un programme de recherche national, les participants à ce colloque ont également recommandé la nécessité de mettre les moyens et les équipements nécessaires à la disposition des chercheurs du domaine pour leur faciliter la tâche dans leurs travaux d'investigation. Le comité d'organisation de la rencontre a, quant à lui, proposé la promotion du thème de ce colloque à un stade international, en vue de profiter des expériences des autres pays dans le domaine de la réalisation de la carte archéologique nationale. Les participants à ce premier colloque national, de deux jours, se proposant d'examiner les mécanismes de reconstitution d'une carte archéologique nationale, adaptée à la réalité des monuments et sites historiques algériens, ont plaidé, mardi, pour l'actualisation de la carte archéologique actuellement en vigueur, dont le concepteur, Stéphane Gsell, a omis d'y insérer des époques historiques importantes de l'Algérie, à l'exception de l'ère romaine, outre l'absence en son sein de nombreuses découvertes actuelles à l'échelle nationale.