Un nouveau rapport, rendu public vendredi à l'occasion du sommet mondial sur le climat (COP21) à Paris, met en valeur des moyens novateurs et mécanismes à même de débloquer des investissements dans des infrastructures intelligentes dans les villes. Ce rapport, publié par Cities Climate Finance Leadership Alliance (CCFLA), à l'initiative du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, identifie les moyens pour booster l'investissement dans les faibles émissions de gaz à effet de serre, dans les infrastructures résilientes au changement climatique dans les villes, en vue de combler l'écart d'investissement dans les zones urbaines au cours des quinze prochaines années Distribué à la presse à l'occasion de la tenue, à la mairie de Paris, d'une réunion de maires de plus de 80 métropoles du monde, le document de la CCFLA, une coalition de plus de 40 banques, des gouvernements et des organisations de la société civile, proposecinq recommandations "transformatrices" et "novatrices". Il demande aux gouvernements d'adopter des politiques et des incitations qui encouragent les villes à investir dans de faibles émissions de gaz à effet de serre et de mettre sur pied des infrastructures résilientes au changement climatique. La CCFLA exhorte les pouvoirs publics des différents pays à soutenir les villes dans la mise en place de cadres juridiques et législatifs pour imposer un prix sur les dommages dus aux externalités du réchauffement climatique. Le rapport cite en exemple qu'en septembre 2015, 23 villes, états, provinces ont utilisé des instruments tarification du carbone, sous forme de taxes sur le carbone, relevant que Tokyo a réussi, dans le cadre de son programme, à réduire les émissions de 23 %. Les Etats, dans ce contexte, doivent renforcer, recommande le document, les dispositifs aidant les villes à élaborer des projets d'action pour le climat, et encourager les IDE à travers les institutions financières locales, habilitées à supporter financièrement les villes dans des infrastructures climat-smart. Enfin, La CCFLA demande aux gouvernements de créer un réseau de laboratoires pour trouver de nouveaux instruments financiers et de modèles de financement. "Un investissement majeur est nécessaire d'urgence pour l'action climatique dans les villes", a déclaré le secrétaire général de l'ONU, ajoutant que les recommandations de ce rapport, "si elles sont mises en place, peuvent aider à débloquer le capital nécessaire". L'action climatique dans les villes est "cruciale" pour faire face à la menace climatique, soutient le rapport qui fait remarquer que les zones urbaines représentent plus de 70% des émissions de CO2 liées à l'énergie et les villes du monde entier produisent près de la moitié (37-49%) de toutes les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Selon la Banque mondiale, plus de 80% des coûts globaux annuels de l'adaptation au changement climatique sont supportés par les zones urbaines. Par ailleurs, le rapport met en évidence les obstacles auxquelles de nombreuses villes sont confrontées dans leur quête d'obtenir le financement dont ils ont besoin. Il cite l'incertitude sur les politiques réglementaires et fiscales, le manque d'expertise dans le développement du projet, le manque de contrôle sur la planification des infrastructures, les coûts de transaction élevés et le manque de modèles de financement dont fait preuve la ville. Des 500 plus grandes villes dans les économies émergentes, seulement 4% sont réputés solvables sur les marchés internationaux, selon la Banque mondiale.