Un « potentiel énorme » du Mécanisme de développement propre (MDP), non encore révélé, existe en Afrique, notamment dans sa région subsaharienne en matière d'une alimentation en énergie « suffisante, fiable et à coût raisonnable ». C'est ce qu'a révélé un rapport de la Banque mondiale (BM) publié, hier, à Dakar. Le rapport en question regroupant une palette d'analyses exhaustives réalisées dans 44 pays d'Afrique et répertoriant les opportunités de projets d'énergie renouvelable à travers divers secteurs, a été présenté par ses auteurs, en l'occurrence MM. Christophe Gouvello et Massamba Thioye, à l'ouverture du premier forum africain du Carbone. La même étude avance que « s'ils sont correctement intégrés à l'aide sectorielle conventionnelle déjà fournie par les partenaires au développement, les instruments internationaux de financement en corrélation avec les changements climatiques peuvent relancer le développement de l'énergie en Afrique ». Tirant leur postulat des 22 technologies citées dans le rapport, les deux experts considèrent que des milliers de projets MDP existaient à travers les 44 pays, une fois réalisés, peuvent fournir « plus de 170 mégawatts de capacité de production d'électricité supplémentaire, soit plus du double de la capacité actuellement installée dans la région ». La réalisation de ces projets correspondrait, souligne le même rapport, à l'évitement dans le futur des émissions de gaz à effet de serre (GES), de l'ordre de 740 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an, une quantité « d'ailleurs supérieure à la quantité actuelle des émissions de gaz GES estimée à 680 millions de tonnes/an ». Pour un bonne conduite des ces projets, les auteurs du rapport plaident pour la levée des « lacunes réglementaires et logistiques » qui empêchent les projets d'énergie propre d'accéder au marché énergétique. Autres recommandations : procéder à une planification des infrastructures et des politiques pour « venir à bout des goulots d'étranglement logistiques », diffuser les informations techniques sur les technologies d'énergie propre et développer les qualifications locales nécessaires pour « l'utilisation des technologies propres déjà disponibles commercialement ». La Banque mondiale compte déjà 48 projets dans le secteur de l'énergie en Afrique, représentant un montant total de 3 milliards de dollars. Il y a lieu de signaler que 25 pays du continent noir sont confrontés à une situation de crise qui se traduit par des coupures de délestage régulières, un manque de productivité et une croissance économique anémique.