Le co-président du groupe de travail international chargé de préparer l'avant-projet d'accord, l'Algérien Ahmed Djoghlaf, a estimé samedi soir au Bourget que le rapport, présenté à la présidence de la COP21, après 7 jours de négociations, est le «ferment de la réussite» de la conférence. «Cette journée a été une étape importante» dans le cheminement vers un accord sur le réchauffement climatique, a indiqué Ahmed Djoghlaf dans un entretien à l'APS, juste avant la clôture de la Journée de l'Action. «Le projet d'accord contient maintenant une vingtaine de pages, ce n'est plus un document de 90 pages. Il y a beaucoup de choses qui peuvent encore être élaguées et raccourcies», a-t-il indiqué, expliquant que c'est un accord «juridique international» qui «va remplacer le protocole de Kyoto et approfondir la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques». Avouant qu'il y a beaucoup de problèmes qui «restent à régler», mais «le cadre est là», a-t-il souligné, ajoutant que le président de la COP21, Laurent Fabius, engagera «dès demain» (dimanche) des consultations avec des ministres pour faire rapprocher les points de vue sur les questions qui sont restés en suspens. «Personnellement, je suis heureux de voir notre ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, sollicité par le président de la COP21 afin de jouer un rôle pour promouvoir des solutions de compromis entre les différentes positions qui existent actuellement eu niveau de la conférence», a-t-il dit par ailleurs, relevant que certaines délégations «ont voulu préserver leurs positions jusqu'à la dernière minute». Ahmed Djoghlaf a considéré que le comité préparatoire, qu'il a co-présidé avec l'Américain Daniel Reifsnyder, a fait son travail, «maintenant, les ministres sont là, ils représentent l'autorité politique», a-t-il noté. Pour lui, dans cette conférence, il n'y a pas deux camps distincts. «Il y a les pays en développement dont les intérêts divergent avec ceux des pays riches», a-t-il soutenu, faisant remarquer que les pays qui utilisent l'énergie fossile sont maintenant «conscients» qu'il faut s'orienter vers les énergies renouvelables. Dans ce contexte, il a relevé l'ambition de l'Algérie de développer les énergies renouvelables, citant ses grandes capacités et ressources naturelles pour produire de l'énergie propre. «En décembre 2016, l'Algérie va abriter un forum avec les chefs d'Etat africains engagés dans cette direction et des responsables d'entreprises nationales et internationales» pour proposer un «Davos de demain», a-t-il annoncé, exprimant son doute de voir, dans le futur, un développement s'associant avec le CO2. «Nous rentrons dans une transition vers une nouvelle économie mondiale, un nouveau marché international» (de l'énergie), a-t-il affirmé, soutenant que l'accord de Paris sera un «accord écologique», mais «avant tout, un accord de l'économie mondiale de demain».