La 21e Conférence des parties sur le climat (COP21), qui se tient à Paris jusqu'au 11 décembre, entre dans sa dernière ligne droite avant la signature d'un accord final et contraignant pour les 195 pays signataires de la Convention des Nations unies sur les changements climatiques. Trouver un tel pacte universel, pour sauver la planète des ravages du réchauffement climatique, n'a jamais été aussi proche. Avec cette ambition majeure, les négociations de haut niveau ont repris hier au Bourget, dans la région parisienne, et se poursuivront jusqu'à jeudi matin. A l'ouverture de cette nouvelle étape, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a réaffirmé le souhait de notre pays d'aboutir à «un accord ambitieux, juridiquement contraignant, juste et équitable», d'ici à la clôture de la COP21. Dans un discours optimiste, M. Lamamra a défendu les positions stratégiques de l'Afrique et des pays en voie de développement en soulignant que «l'espoir, en cette dernière semaine des tractations, a d'abord pour nom une solidarité effective de la communauté internationale à travers des engagements quantifiables pour notamment la satisfaction des besoins des pays en développement en termes significatifs de transferts de technologie et de ressources financières». En effet, après les tractations de 7000 délégués durant toute la première semaine, près de 200 ministres ont pris le relais. Ils devront trancher sur les nombreux compromis qui leur sont proposés par le brouillon d'accord, rendu public samedi dernier par la présidence française de la COP21. Ils assumeront la lourde responsabilité de régler plusieurs points de dissension mentionnés dans ledit pré-accord. Les débats vifs décortiquent progressivement le texte en essayant, tant bien que mal, de proposer des solutions aux divergences cruciales qui persistent encore. Cela concerne notamment l'aide financière de 100 milliards de dollars que devront percevoir les pays en voie de développement d'ici 2020 et dans la période post-2020. Pour l'instant, on parle d'un peu plus de 80 milliards trouvés. Ce qui ne satisfait pas les pays concernés, sachant qu'une grande partie de cet argent sera reçue sous forme de prêt et non pas de don comme prévu initialement. L'autre confrontation entre pays émergents et développés concerne la responsabilité historique de chaque pays dans les émissions des gaz à effet de serre (GES). Les premiers refusent de payer, à titre d'équité, le même prix pour les conséquences catastrophiques des politiques industrielles des deuxièmes. Ainsi, par exemple, Ramtane Lamamra a défendu énergiquement le principe des «responsabilités communes mais différenciées» et les «capacités respectives des parties», en rappelant que «les pays développés doivent faire preuve d'un sens élevé des responsabilités». Concrètement, ce principe — établi en 2009 par la Conférence sur le climat de Copenhague — stipule qu'il faudrait demander des efforts écologiques à chaque pays selon sa responsabilité historique dans la prolifération des GES et surtout selon ses moyens financiers. Il faudra donc trouver, très rapidement, des réponses fiables à toutes ces questions en suspens dans l'espoir de finaliser l'accord d'ici le 10 décembre. C'est le dernier délai pour rendre le document, en bonne et due forme, à la représentation des Nations unies. L'accord sera enfin proposé au vote le jour même de la clôture de la COP21, c'est-à-dire vendredi prochain.