Des membres du conseil de la Nation ont salué lundi les mesures prévues par le texte de loi de Finances 2016 notamment en matière d'appui à l'investissement, alors que d'autres ont exprimé leurs appréhensions quant à l'incapacité de l'Etat à financer son budget pour l'année prochaine au regard de la chute continue des cours de pétrole. Dans le cadre du débat du texte de la LF2016, M. Hachemi Djiar du tiers présidentiel a qualifié de "contradictoire" la démarche du gouvernement visant à faire face au déficit budgétaire et à rationaliser les dépenses au moment ou il affirme son attachement au maintien d'un volume important de dépenses publiques. "Le gouvernement aspire à recourir au marché financier pour alléger le déficit budgétaire, mais nous savons que le marché ne peut financer la croissance et réduire le chômage...comment pallier le déficit budgétaire alors que la croissance en Algérie repose toujours sur les dépenses publiques et comment éviter l'impact négatif sur la demande publique au moment où nous nous orientons vers le gel des salaires". Pour sa part, Salah Derradji du FLN appelle le gouvernement à "dire la vérité au peuple sur la nécessité de revoir à la hausse les impôts au lieu de continuer à affirmer qu'ils ne seront pas revus à la hausse", soulignant que le peuple "sera compréhensif et convaincu" de la nécessité d'augmenter les ressources pour faire face à la crise. Belkacem Kara (FLN) s'est dit étonné du "maintien d'un budget colossal à l'appui d'entreprises publiques déficitaires, alors que le pays a perdu la moitié de ses recettes en devise en l'espace d'une année". "Pourquoi continuer à accorder d'importants projets d'envergure en s'aoppuyant sur la formule de gré à gré et comment évoquer la rationalisation des dépenses dans les secteurs des travaux publics et du logement par exemple, au moment où cette formule est considérée comme une exception dans le code des marchés publics". Mohamed Zoubiri, du même groupe, a appelé à valoriser les ressources publiques pour faire face aux dépenses, s'interrogeant sur le fait que les bureaux de changes ne soient pas encore autorisés à exercer en Algérie. Pour sa part, Mohamed Reda Oussehla du RND a salué l'augmentation du montant des transferts sociaux de 7,5 % en 2016, en dépit du recul des recettes, mais a toutefois remis en cause la capacité de l'Etat à poursuivre l'octroi des aides de façon généralisée et globale au regard du recul des recettes publiques. De son côté, Moussa Tamdartaza du FFS a fustigé "le début de l'abandon du caractère social de l'Etat", à travers certaines mesures dudit texte de loi. Il a, dans ce contexte, qualifié de "dangereuses pour la souveraineté nationale" les mesures incluses dans ce texte, dont le réinvestissement des bénéfices des sociétés, l'autorisation du secteur privé à gérer les zones industrielles et la privatisation des entreprises publiques. Le débat du texte de loi par les membres du conseil de Nation se poursuivra mardi matin et prendra fin par l'intervention des présidents des groupes parlementaires qui sera suivie, dans l'après-midi, des réponses du ministre des Finances aux préoccupations des parlementaires. Le vote du texte est prévu mercredi.