Le film documentaire "Ady gasy" du réalisateur malgache Lova Nantenaina, projeté mardi soir dans le cadre du 6e Festival international du cinéma d'Alger (FICA) dédié au film engagé, illustre le vécu d'une grande partie des Malgaches qui ont opté pour la débrouillardise comme mode de vie. Sorti en 2014, ce documentaire de 84 mn dresse le portrait d'une population qui se débrouille pour conjurer la pauvreté dans laquelle se débat le pays. Le réalisateur partage à travers ce documentaire une vie rude, noircie par la pauvreté et adoucie par la solidarité et l'humour. Original par ses décors naturels et captivant par ses personnages, le documentaire promène le spectateur à travers les quartiers et les marchés malgaches bondés de ces "débrouillards" qui réparent et fabriquent des objets vendables. Hommes et femmes fabriquent des brouettes à partir des morceaux de tôles, des lampes à pétrole avec de vieilles ampoules et des chaussures à partir des pneus. Abordables pour le commun des Malgaches, ces objets se vendent bien. S'exprimant devant la caméra sur un ton franc et naturel, ces recycleurs s'en donnent à coeur joie pour perpétuer "Ady gasy" qui, plus un métier, est un art à part entière chez les malgaches. Le 6e FICA se poursuit jusqu'au 19 décembre avec au programme 16 films entre documentaires et longs métrage de fiction projetés en compétition à la Salle El Mouggar et rediffusés à la Cinémathèque d'Alger.