L'élaboration d'une politique nationale permettant la gestion des flux migratoires a été recommandée mercredi à Alger par le Centre de recherches en économie appliquée pour le développement (CREAD), selon lequel le taux de déperdition des compétences en Algérie s'établi à 17%. "Nous avons préconisé d'élaborer une politique nationale migratoire dans le but de définir le profil migratoire algérien et gérer les flux migratoires à partir et vers le pays", a indiqué le directeur du CREAD, Mohamed Saib Musette lors d'un atelier technique sur le thème "Pour une politique migratoire nationale". M. Mussette a indiqué que le centre avait réalisé une étude intitulée "De la fuite des cerveaux à la mobilité des compétences: Une vision du Maghreb", dont les résultats ont souligné la nécessité de mettre en place une politique nationale de gestion des flux migratoires. L'étude, ayant permis de confronter les résultats et les analyses avec des experts maghrébins, a été entamée en janvier 2015 pour être finalisée en juin de la même année, a-t-il précisé. Selon Mussette, le taux de déperdition des compétences en Algérie (17%), touche notamment les médecins spécialistes comme les cardiologues, les anesthésistes et les psychiatres, ainsi que les ingénieurs, qui tentent l'aventure de s'installer dans des pays d'Europe et d'Amérique et ceux du Golf arabe. La comparaison des résultats avec des études similaires réalisées au Maroc et en Tunisie a fait ressortir que la fuite des compétences est due à "la dévalorisation du diplôme dans les pays d'origine où les cadres sont sous rémunérés". L'étude a préconisé ainsi la nécessité de passer de la notion de fuite à celle de mobilité et de circulation des compétences, lesquelles (compétences) pourront servir leur pays d'origine. "Il faut faire en sorte de capter des compétences d'ailleurs pour améliorer la qualité de l'enseignement dans nos établissements et grandes écoles, avec la finalité de créer des pôles d'excellence dans divers secteurs comme la Finance, les nouvelles technologie et le développement durable", a-t-il dit. L'atelier technique, dont les travaux se déroulent à huis clos, enregistre la participation d'une cinquantaine d'experts, de chercheurs et d'académiciens nationaux et étrangers. Il est co-organisé par le CREAD et le ministère des Affaires étrangères dans le cadre des activités du comité de coordination intersectorielle chargé de l'élaboration du profil migratoire en Algérie (PMA), à l'occasion de la Journée internationale sur la migration, célébrée tous le 18 décembre de chaque année.