Les pays du Sud, particulièrement ceux du Maghreb, doivent adopter une nouvelle attitude pour faire face au phénomène de la fuite des cerveaux. «Ces pays ne doivent pas rester passifs devant les politiques actives des migrations internationales, initiées par les économies du Nord en mal de compétence», a expliqué, avant-hier à Alger, le sociologue Mohamed Saïb Musette, à l'occasion d'un atelier consacré à la présentation des résultats d'une étude sur «La fuite des cerveaux dans l'espace de l'UMA», réalisée par le Créad avec l'appui du bureau de l'OIT à Alger. Pour M. Musette, les pays du Sud sont appelés à être «proactifs» et à agir dès maintenant, car «l'attractivité des pays du Nord va doubler d'intensité dans les années à venir». Lors de cet atelier, les experts des pays du Maghreb ont arrêté une vision commune sur la question de la fuite des cerveaux et ses apports avec le développement économique et social. «Une stratégie active permettra de réduire la fuite des cerveaux et passer à la mobilité des compétences, en construisant les ponts nécessaires pour contribuer au bien-être des Maghrébins», ont-ils indiqué. «Ce changement de perspectives ne peut se faire sans l'établissement d'un dialogue entre les pays d'origine et les économies d'accueil qui s'engagent dans une politique active des migrations scientifiques, avec le risque permanent d'annihiler tous les efforts de développement dans des compartiments sensibles à la croissance pour le bien-être des populations maghrébines», précisent ces experts.