La crise en Syrie a amorcé un nouveau virage en 2015 suite au lancement de consultations entre les puissances occidentales et régionales autour d'un règlement de la situation dans ce pays, où des développement militaires et sécuritaires sont enregistrés après l'engagement de frappes aériennes contre les position terroristes par une coalition occidentale, d'une part, et la Russie, d'autre part. A travers cette évolution intervenue dans la situation en Syrie, le débat a été également relancé cette année sur le rôle que doit jouer le président Bachar Al Assad dans le règlement de la crise, notamment après les avancées réalisées sur le terrain par l'armée syrienne, récupérant des zones entières tombées aux mains des groupes terroristes. L'offensive contre l'organisation terroriste autoproclamée Etat islamique (EI/Daech) en Syrie s'est amplifiée depuis que des attentats terroristes sanglants ont endeuillé la France, qui coordonne avec la Russie des frappes, non conjointes, contre ce groupe radical implanté dans de nombreuses zones de conflits. Le groupe terroriste Daech a revendiqué plusieurs attentats menés dans différentes régions du monde, notamment en France, cette dernière -qui mène déjà des frappes aériennes en Syrie aux côtés de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis- a décidé de renforcer son action en coordination avec la Russie. Offensive internationale contre Daech, Damas gagne du terrain La Russie mène depuis fin septembre 2015 des frappes aériennes, à la demande de Damas, contre les groupes terroristes. Depuis lors, l'armée syrienne à réalisé des avancées considérables sur le terrain, reprenant ainsi aux groupes terroristes et rebelles de large zones du territoire. Plusieurs lignes de front sont possibles avec plus de frappes, plus de cibles et une coalition ouverte aux Russes: l'offensive contre le groupe EI s'accélère depuis les attentats de Paris mais elle ne conduira nulle part sans une solution politique en Syrie, mettent toutefois en garde des experts. La France a riposté par des frappes depuis son porte-avions Charles de Gaulle positionné en Méditerranée orientale. La Grande-Bretagne l'a rejointe, tandis que l'Allemagne a approuvé un plan pour rejoindre la coalition en effectuant des missions de reconnaissance. Efforts diplomatiques en vue d'un dialogue inter-syrien Lors du deuxième round des négociations du "groupe de Vienne" sur la Syrie, tenu à la mi-novembre, les participants ont fixé le "1er janvier 2016" comme échéance pour la reprise des négociations entre le gouvernement syrien et l'opposition. Il est à rappeler que le chef de la diplomatie syrienne, Walid Mouallem, avait indiqué devant les Nations unies que Damas était prête à participer aux discussions préliminaires proposées par l'ONU afin de préparer une conférence de paix. Le plan onusien consiste à constituer "quatre comités d'experts" suggérés par le médiateur de l'ONU, Staffan de Mistura, pour mener, a-t-il dit, des "consultations préliminaires non contraignantes". Jusqu'à présent, les réunions internationales sur la Syrie se sont tenues à Vienne, mais les Etats-Unis ont prévu d'accueillir la prochaine à New York. Pour John Kerry, la tenue d'une telle réunion est de plus en plus probable. "Tout le monde avance dans la direction souhaitée pour arriver rapidement à un processus politique et le mettre en route sous les auspices des Nations unies", a notamment dit M. Kerry. Les acteurs internationaux ont fixé un calendrier ambitieux pour une solution en Syrie: une rencontre à compter du 1er janvier entre opposition et régime avant un cessez-le-feu, formation d'un gouvernement de transition dans les six mois et organisation d'élections d'ici 18 mois. Crise humanitaire: flux migratoires souffrances humaines Par ailleurs le conflit syrien a généré une crise de réfugiés sans précédent, ainsi des centaines de milliers de Syriens tentent de joindre l'Europe via la Turquie et la Méditerranée. Les souffrances humaines causées par cette crise sont d'ores et déjà terribles, où plus de 250 000 personnes ont été tuées et plus de 4 millions ont fui dans les pays voisins depuis que le conflit a éclaté, en mars 2011, selon les Nations unies. Les réfugiés disent désormais fuir, non seulement à cause des combats qui se font de plus en plus violents, notamment au Nord et le long de la frontière occidentale, mais aussi en raison de la dégradation de la situation économique et du système de santé. Selon l'ONU, plus de 12,2 millions de Syriens ont besoin d'aide d'urgence, dont plus de 7,6 millions de personnes déplacées à l'intérieur de la Syrie. Dans ce contexte, l'afflux continu et massif de personnes déplacées par le conflit dans les pays voisins met les économies et infrastructures locales sous pression. D'après le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), la majorité des réfugiés syriens dans les pays voisins vivent dans des zones urbaines, hors des camps. Il leur est donc difficile d'avoir accès à une aide bien souvent vitale. pas moins de 86% des réfugiés hors des camps en Jordanie vivent en dessous du seuil de pauvreté.