Les Centrafricains votent mercredi pour une présidentielle et des législatives, après plusieurs reports dus à l'insécurité persistante dans plusieurs régions. Prévus le 27 décembre dans la foulée du référendum constitutionnel du 13 décembre, ces scrutins avaient été de nouveau reportés au 30 décembre. Un report dû essentiellement aux retards d'acheminement des bulletins de vote dans les zones reculées, à la tardive impression et distribution des cartes électorales et à une ultime formation expresse d'agents électoraux. Pour le référendum, beaucoup de résultats ont été écartés en raison de mauvaises procédures de validation de votes. Ce qui explique le faible taux (38%) de participation officiellement retenu. L'Autorité nationale des élections (ANE) dit avoir pris en compte ces problèmes et tenté de les résoudre. Face aux inévitables "ratés" de ces derniers jours dans un pays déstructuré (ventes de cartes électorales, impression de trois cartes au nom du même électeur....) son président, Julius Ngouade Baba a appelé "à la sérénité des électeurs et des candidats". Dans ce pays de 4,8 millions d'habitants, essentiellement rural, les Centrafricains se sont massivement inscrits sur les listes électorales et se pressaient dans les centres électoraux avant le vote pour récupérer leurs cartes, déclarant, unanimes, "vouloir la paix et ne plus entendre le bruit des armes". Trente candidats sont en lice pour la présidentielle. Le nombre des candidats députés (1.800 au départ) n'était pas encore officialisé mardi par l'ANE, en raison de recours suite à des invalidations. Trois personnalités émergent dans la course à la présidence: deux anciens Premiers ministres, Anicet Georges Dologuélé et Martin Ziguélé, ainsi que Abdoul Karim Méckassoua, plusieurs fois ministre. La campagne électorale s'est terminée lundi à minuit et une atmosphère détendue a régné mardi dans les rues en terre rouge de Bangui. La Mission des Nations unies (Minusca) est mobilisée pour assurer la sécurité du vote et aider à l'acheminement des urnes et bulletins. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé mardi la Centrafrique "à faire en sorte que les élections soient conduites de manière pacifique et crédible". Vu l'inflation du nombre de candidats, les opérations de dépouillement et de centralisation des résultats s'annoncent longues. Un éventuel et probable second tour est prévu le 31 janvier.