Les Centrafricains sont appelés à voter demain pour le premier tour d'une présidentielle et de législatives censés leur permettre de sortir de trois ans de violences intercommunautaires qui ont entraîné l'un des pays les plus pauvres au monde dans une profonde crise sans précédent. Prévus le 27 décembre dans la foulée d'un référendum constitutionnel, le 13 décembre, après plusieurs reports dus à l'insécurité persistante dans plusieurs régions sous la coupe de bandes armées, ces scrutins ont été de nouveau reportés, de trois jours cette fois, au 30 décembre. Un report dû essentiellement aux retards d'acheminement logistique des bulletins de vote dans les zones reculées, à la tardive impression et distribution des cartes électorales et à une ultime formation express d'agents électoraux. Ce dernier point est important, car, pour le référendum, beaucoup de résultats ont été écartés en raison de mauvaises procédures de validation de votes, selon une source diplomatique. Ce qui explique le faible taux (38%) de participation officiellement retenu, en réalité près du double selon les estimations de cette source. Car dans ce pays de 4,8 millions d'habitants, les électeurs, chrétiens comme musulmans, se sont massivement inscrits sur les listes électorales et se pressaient nombreux dans les centres électoraux avant le vote pour récupérer leurs cartes électorales, déclarant, unanimes, "vouloir la paix et ne plus entendre le bruit des armes". R. I./Agences