La Mission multidimensionnelle intégrée de l'ONU pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a annoncé avoir lancé le processus de cantonnement dans la région du Nord, dans le cadre de son appui à la mise en œuvre de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali et en étroite collaboration avec le gouvernement malien. Dans un communiqué de presse diffusé mardi à Bamako, la MINUSMA a précisé avoir "lancé ces travaux à Likrakar et à Fafa, respectivement dans les régions de Tombouctou et Gao", indiquant que "des travaux similaires seront entamés ultérieurement à Innegar, dans la région de Gao, dès le retrait d'éventuels déchets du site de munitions issus de combats antérieurs." L'accord, qui a constitué une étape essentielle sur la voie de l'instauration d'une paix et d'une réconciliation durables au Mali, avait été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la "Plateforme d'Alger" et par l'équipe de la médiation internationale, alors que la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) avait procédé à sa signature officielle le 20 juin. Le document évoque toutes les dimensions pour parvenir à une solution définitive de la crise, y compris les réformes politiques et institutionnelles, de défense et de sécurité. Il comprend également les volets relatifs aux aspects humanitaires, économique, social, de la justice et de la réconciliation. L'établissement de ces sites de cantonnement est un processus conjoint entre les parties signataires de l'accord de paix soutenues par la communauté internationale au sein de la Commission technique de sécurité (CTS) du Comité de suivi de l'Accord de paix (CSA), présidé par l'Algérie. Le cantonnement est la première étape du processus de démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) des groupes armés du Nord, prévu par l'accord. Tous les sites sont proposés par les parties signataires, évalués techniquement par des équipes pluridisciplinaires comprenant des représentants du gouvernement malien, de la CMA, de la Plateforme, de la MINUSMA, de l'UNOPS (Service d'exécution des projets des Nations Unies) et de l'UNMAS (Service anti-mines des Nations Unies), puis sont validés avant d'être sélectionnés par la CTS, a indiqué le communiqué. A ce jour, selon le document, sur les 24 sites de cantonnement proposés, 15 ont été techniquement évalués dont 11 ont déjà été validés par la CTS, parmi lesquels trois ont été choisis, d'un commun accord entre la Plateforme et la CMA, pour être construits en priorité (Likrakar, Fafa et Innegar). L'évaluation des neuf sites restants s'effectuera dans le courant du mois de janvier 2016, parallèlement à la mise en oeuvre des autres dispositions et mécanismes prévus dans le cadre du Cantonnement, du DDR et de l'Intégration des membres des mouvements signataires. La MINUSMA a salué, à cette occasion, l'"engagement de toutes les parties prenantes dans l'amorce de cette étape cruciale de la mise en oeuvre de l'accord de paix", réitérant "ses chaleureux remerciements à l'ensemble des partenaires techniques et financiers qui accompagnent le gouvernement de la République du Mali et les Nations Unies dans ce processus", selon le communiqué.