L'Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, a été signé hier par la Coordination des mouvements de l'Azawad CMA. L'Algérie, chef de file de la médiation internationale dans les négociations inter-maliennes, a été représentée à la cérémonie de signature par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. De son côté, le président malien avait exprimé sa joie de voir la CMA "croire à la paix et à la main tendue", le Premier ministre malien, Modibo keïta, avait exprimé sa satisfaction de la signature ce samedi par la CMA de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. En janvier 2014, le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a demandé, au président Bouteflika, l'aide de l'Algérie pour un dénouement heureux de la crise malienne. L'Algérie avait engagé des rounds de pourparlers exploratoires pour rapprocher les vues des mouvements du nord Mali, des étapes particulièrement importantes pour réunir les conditions de succès du dialogue inter-malien inclusif envisagé. L'Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali a déjà été signé le 15 mai dernier par le gouvernement malien, les mouvements politico-militaires du nord du Mali engagés au sein de la "Plateforme d'Alger" et par l'équipe de la médiation internationale conduite par l'Algérie. Deux composantes sur cinq que compte la CMA, à savoir la CPA (Coordination pour le peuple de l'Azawad) et la CM-FPR2 (Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance), ont également signé cet accord. Le représentant de la CMA, Bilal Ag Acherif, a annoncé le 5 juin dernier à Alger en marge d'une réunion consacrée aux concertations autour de la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, que "si tout va bien, nous signerons l'accord de paix le 20 juin à Bamako". Un relevé de conclusions des négociations autour de l'application de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali et un document contenant des arrangements sécuritaires au Nord du Mali ont été signés le 5 juin à Alger par les parties prenantes au dialogue malien. Après la signature de l'accord, un comité international de suivi de l'application de l'accord sera installé. Le président malien avait également salué les efforts de l'Algérie, en tant que chef de file de la Médiation internationale dans les négociations inter-maliennes, pour l'application effective de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali. "Je remercie les autorités algériennes, particulièrement le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et toute l'équipe de la médiation algérienne pour leur rôle important joué à la demande des autorités maliennes pour que ce processus puisse continuer de façon imperturbable malgré les soubresauts", a-t-il précisé.
Un "évènement historique" Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, avait qualifié la veille à Bamako d'"évènement historique" la signature samedi par la Coordination des mouvements de l'Azawad CMA de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, favorisant ainsi le retour définitif de la sécurité et de la quiétude dans le Nord du Mali. "C'est un évènement historique qui constitue l'aboutissement de ce que nous aspirions, c'est-à-dire rassembler l'ensemble des parties maliennes à s'engager à appliquer l'accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger", avait indiqué à la presse M. Lamamra à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre malien, Modibo keïta. Il avait déclaré que "grâce à la sagesse qui a prévalu lors des négociations inter-maliennes, nous avons pu nous frayer un chemin et obtenir un consensus des parties maliennes", affirmant qu'aujourd'hui, comme tous les grands aboutissements, c'est un moment de grande réjouissance et de satisfaction". M. Lamamra avait affirmé que l'Algérie, en tant que pays voisin du Mali, "est particulièrement mobilisée pour apporter sa contribution à l'écriture de cette nouvelle page de l'histoire du Mali faite d'avancées dans la voie de la paix, de la réconciliation et du développement, afin que le peuple malien puisse rompre avec une histoire assez ingrate en ce qui concerne les affrontements fratricides". Il avait, expliqué, en outre que "l'accord comporte un certain nombre d'orientations importantes ainsi que de bons outils mis en place comme le comité international de suivi". "Nous avons évoqué avec le Premier ministre la composition, le fonctionnement et les modes opératoires relatifs à l'accord et même la création d'un siège à Bamako, qui symbolisera cette présence permanente de la communauté internationale et sa volonté d'aider le Mali à réaliser tous les objectifs inscrits dans cet accord de paix et de réconciliation", avait-t-il dit.
Le Conseil de sécurité de l 'ONU soutient l'Accord de paix Toujours au Mali mais dans un autre contexte, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali MINUSMA s'est félicitée vendredi de la décision annoncée par les groupes armés de la Plateforme de se retirer de la localité de Ménaka, dans la région de Gao, conformément à l'Arrangement sécuritaire pour une cessation des hostilités, signé le 5 juin 2015 à Alger, selon le communiqué de l'ONU. "La MINUSMA tient à saluer cette décision courageuse et responsable de la part des mouvements de la Plateforme, qui démontre leur engagement à faire avancer le processus de paix au bénéfice de tous les Maliens", avait déclaré le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Mali et chef de la MINUSMA, Mongi Hamdi. Cette annonce était intervenue le jour même de la publication d'une déclaration de presse par le Conseil de sécurité des Nations Unies, exhortant les groupes armés de la Plateforme à se désengager de la localité de Ménaka. Dans cette déclaration, les membres du Conseil avaient également réaffirmé leur soutien envers l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali signé en mai dernier à Bamako par le gouvernement malien et les groupes armés de la Plateforme. Le Conseil avait déclaré "attendre avec impatience" la signature de cet Accord par les groupes armés de la Coordination, prévue le 20 juin 2015. "Ce développement positif et le parachèvement imminent de la signature de "Le processus de paix est sur la bonne voie grâce à l'engagement des parties prenantes à répondre aux aspirations du peuple malien", avait-t-il résumé. En concertation avec les autorités compétentes, la MINUSMA avait par ailleurs déclaré qu'elle accélèrerait la mise en œuvre des dispositions de l'Arrangement sécuritaire relatives à la protection des civils dans la localité de Ménaka. " Cet arrangement est provisoire et restera en vigueur jusqu'à la mise en place des mécanismes pertinents prévus par l'Accord de Paix du 15 mai 2015 et selon son calendrier de mise en œuvre ", avait précisé la Mission de l'ONU au Mali.