L'année 2015 aura été celle de l'accélération du processus de "professionnalisation" de la presse en Algérie, tel que voulu par les responsables du secteur sur la base de recommandations du président de la République, qui a instauré un Prix destiné précisément à pousser vers cet objectif. Considérant la professionnalisation de la presse comme un projet "prioritaire", le chef de l'Etat avait, en effet, institué le Prix du président de la République pour le journaliste professionnel, dont la première édition a été tenue le 22 octobre dernier. De par sa forte valeur symbolique, la création de cette distinction s'inscrit dans l'esprit des "réformes rapides et sans délais" souhaitées par le premier magistrat du pays pour que la profession se hisse au rang qualitatif qui lui sied. Outre cet acquis, l'année qui s'achève aura également été marquée par l'aboutissement du chantier de délivrance de la carte de journaliste professionnel au profit de plus de 4.000 représentants des médias, toutes catégories confondues. Cette action constitue un autre pas consolidant le processus de professionnalisation du métier, avait expliqué à maintes reprises l'actuel ministre en charge de la Communication. Car au-delà des avantages substantiels qu'il octroie à ses détenteurs, le document permet avant tout une "identification" des hommes et femmes du métier et un assainissement du paysage journalistique, d'un niveau acceptable dans l'ensemble mais qui est parfois "parasité" par des signatures et des agissements portant atteinte à l'image et à la qualité de la pratique journalistique. La formation des journalistes a constitué, par ailleurs, un autre axe de mise en oeuvre de l'objectif de professionnalisation du métier et s'est traduit notamment par la tenue de sessions de perfectionnement au profit de journalistes en recourant à l'expertise de spécialistes aussi bien nationaux qu'étrangers. D'autres rencontres similaires sont programmées ces jours-ci, tandis que le chantier est appelé à se poursuivre en 2016. Considérant qu'il ne peut y avoir de presse digne de ce nom sans un environnement socioprofessionnel motivant pour les journalistes, les ministères de la Communication et du Travail se sont penchés sur les conditions de travail des journalistes notamment dans le secteur privé. "Il est inadmissible qu'un journaliste perçoive un salaire en deçà du SNMG", avait dénoncé le ministre tout en exhortant les patrons de presse privés à dégager des parts des bénéfices de leurs publications au profit de leurs employés, aussi bien pour les salaires que pour la couverture sociale ou pour la formation. Le défi d'un secteur audio-visuel aux normes Durant les mois écoulés, les autorités publiques s'étaient particulièrement attelées à mettre de l'ordre dans le secteur de l'audio-visuel, qui a connu une évolution quantitative depuis 2012 à la faveur de l'ouverture du champ audiovisuel aux initiatives privées et ce, avant même la promulgation, en 2014, de la loi régissant ce type d'activités. La multiplication des chaînes TV privées, tant attendue, n'a néanmoins pas été accompagnée de l'exigence qualitative qui s'impose et qui aurait contribué à asseoir une richesse certaine au paysage médiatique national, a-t-on estimé. Si bien que le ministère de tutelle s'est vu contraint, en juin dernier, de sommer les responsables de certains de ces supports à "prendre, sans délai, des dispositions rigoureuses" pour expurger les grilles de leurs programmes des "expressions de violence et autres scènes contraires aux traditions et valeurs de la société sous peine de retrait de l'autorisation". Les cinq chaînes en question, de droit étranger, (Ennahar TV, Echourouk TV, Dzair TV, El DjazairiaTV et Hoggar TV), précisons-le, sont les seules sur les 43 existantes à détenir des bureaux agréés à Alger. Chargée de veiller au respect de la déontologie, l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), a eu en 2015 à "sévir" également à l'encontre d'autres supports activant sans autorisation, quant à l'obligation de se conformer aux exigences de l'exercice de l'activité audiovisuelle et aux dispositions de la législation algérienne en vigueur en la matière. Pour mieux encadrer le travail de ces médias, le ministère s'attelle à la préparation des textes réglementaires dans ce sens. L'année 2016 sera celle de la concrétisation d'autres chantiers dans le sens de la "professionnalisation" de la presse, notamment l'élection du Conseil d'éthique et de déontologie et la mise en place de l'Autorité de régulation de la presse écrite.