La majorité des quotidiens de la presse nationale ont consacré mercredi leurs "Une" à l'avant-projet de révision de la Constitution, rendu public la veille, et commenté, chacun selon sa ligne éditoriale, les divers amendements proposés, en accordant un intérêt particulier à la promotion de Tamazight en langue officielle et à la limitation des mandats présidentiels. Les explications données mardi par le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la Présidence de la République, Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation de l'avant-projet, fruit de larges consultations, ont été disséquées dans les colonnes des journaux d'expressions française et arabe. Dans un article intitulé: "A défaut de révolution, une belle évolution", le quotidien national Reporters a affirmé que la nouvelle Constitution était au fait un "Contrat social", qui permettra, une fois concrétisé, "des avancées certaines" et "des mobilisations futures". Concernant l'officialisation de la lange Tamazight, le quotidien a indiqué, dans sa page quatre (4), que l'avant-projet vient consacrer la consécration d'une revendication portée par plusieurs générations d'Algériens. Pour le quotidien La Tribune, l'avant-projet de révision inscrit, désormais dans "le marbre constitutionnel", "des avancées démocratiques réelles", affirmant que grâce à la nouvelle loi fondamentale, l'Algérie se dirigera vers un régime semi-présidentiel "équilibré" et un champ des libertés "élargi". L'Expression a, lui aussi, estimé que la révision constitutionnelle, proposée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, constituait un progrès. En affichant en Une le titre: "Le projet de révision...l'Algérie qui ose", ce quotidien a souligné le renforcement du rôle de l'opposition et l'élargissement des libertés que propose l'avant-projet. Le Soir d'Algérie a estimé que l'officialisation de la langue nationale Tamazight constitue "la surprise" contenue dans l'avant-projet de révision constitutionnelle. Dans un compte rendu sur la conférence de presse animées par M. Ouyahia à la résidence El-Mithak, le Soir d'Algérie met en exergue les divers ajouts proposés dans l'avant-projet et son ossature. En faisant réagir des "observateurs", le Jeune Indépendant a indiqué, quant à lui, que l'avant-projet de révision de la Constitution ambitionnait de donner "un coup double: Interpeller la société dans son ensemble autour d'un projet consensuel et la mobiliser derrière de nouveaux principes pour un Contrat national rénové et moderne". Le quotidien, en langue arabe, Ennahar a estimé, pour sa part, que la nouvelle Constitution était une "gifle du président Bouteflika à ceux qui doutaient de sa gouvernance de l'Algérie vers le progrès". Pour ce journal, la révision de la Constitution, une des prérogatives du chef de l'Etat, est un "impératif" imposé par la conjoncture politique et économique du pays. Echourouk a préféré, de son côté, rapporter des déclarations d'universitaires et de quelques chefs de partis politiques qui ont commenté, en détracteurs ou en partisans, le contenu de l'avant-projet, selon leurs convictions. El Watan a estimé, dans les nombreux articles qu'il a consacrés au sujet, que l'avant-projet de révision constitutionnelle annonçait des nouveautés telle que la promotion de la langue Tamazight au rang de langue officielle, même si, a-t-on relevé, il "n'a pas apporté le changement attendu". Liberté, un autre quotidien d'expression française, a lui aussi consacré tout un dossier à la révision constitutionnelle, jugeant que "l'avant-projet de révision a révélé une Constitution aux apparences d'une Charte". Le même quotidien a estimé que la création d'une instance de surveillance des élections ne constituait en rien une "garantie" pour le bon déroulement et la transparence des rendez-vous électoraux à venir.