Le respect de l'éthique dans la profession de douanier constitue un facteur essentiel dans la lutte contre la corruption, a soutenu mercredi à Oran le directeur des études à l'Office central de lutte contre la corruption, Kamel Bouzeboudja. Animant une conférence sur le thème "Le système juridique de lutte contre la corruption en Algérie", en clôture d'une session de formation de 399 agents douaniers au grade d'inspecteur principal et d'officiers de brigade qui a duré une année à l'Ecole nationale des Douanes d'Oran, M. Bouzeboudja a indiqué que le douanier doit respecter l'éthique pour exercer sa noble mission, en faisant preuve d'intégrité et de responsabilité qui sont "le nerf de la lutte contre le fléau de corruption". Abordant le concept de corruption dans la loi algérienne, il s'est référé à la loi 01-06 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, expliquant qu'elle englobe toute pratique douteuse à laquelle il est fait recours dans l'accomplissement de fonctions publiques ou privées conduisant à la transgression des obligations en contrepartie d'avantages illégaux. "De nombreux secteurs et domaines sont sujets à la corruption dont ceux ayant un rapport avec les marchés, les finances, les impôts et les biens de l'Etat", entre autres, a indiqué le conférencier faisant remarquer que les plus importantes affaires examinées au niveau de l'Office central de lutte contre la corruption ont trait aux marchés publics. Dans le domaine de l'activité douanière, la corruption se situe à deux niveaux, la simple qui constitue le versement de sommes aux agents chargés du contrôle douanier lors du transit aux postes frontaliers. La corruption dangereuse concerne l'exonération contraire à la législation monnayant une récompense, a-t-il expliqué, soulignant que dans les deux cas, "ces comportements sont une violation à l'éthique professionnelle et passibles de sanction" M. Bouzeboudja a imputé les causes de ce fléau aux pouvoirs dont jouissent certains agents, à la lourde charge des procédures administratives et à des vides juridiques, entre autres. Abordant l'arsenal juridique mis en place pour combattre ce fléau en Algérie, le conférencier a rappelé l'Observatoire national de lutte anti-corruption créé en juillet 1996 en vertu d'un décret présidentiel. Une cellule de traitement de l'information financière a été créée également en vertu d'un décret présidentiel 02-127 en date du 7 avril 2002, ainsi que l'instance nationale de prévention et de lutte contre la corruption, l'Office central de lutte contre la corruption qui est un service central de la police judiciaire, en plus de la Cour des comptes et l'inspection générale des douanes, a-t-il encore évoqué. Le directeur des études à l'Office central de lutte contre la corruption a également mis l'accent, dans ce sens, sur la loi 01-06 de février 2006, qui définit 23 crimes de corruption constituant un danger pour l'économie nationale dont le fait de corrompre un fonctionnaire public, avantages injustifiées dans la passation de marchés publics et exonération et allègement illégaux de l'imposition. Les mesures prises au niveau du corps des douanes portent notamment sur l'élaboration d'un code de déontologie, de règles d'engagement dans le statut particulier et d'une nomenclature des postes sensibles, en plus des mutations périodiques du personnel au bout d'une durée déterminée, a-t-il dit en substance.