Deux mois après les attentats terroristes du 13 novembre, le gouvernement français a décidé de "renforcer la mutualisation" des moyens de lutte contre le terrorisme de ses services de renseignement, a indiqué jeudi un communiqué de l'Elysée. La décision a été prise au cours d'une réunion, convoquée mercredi par le président François Hollande, du Conseil national du renseignement. "La sécurisation du territoire national face au risque terroriste est plus que jamais la première priorité assignée aux services de renseignements français", a expliqué le communiqué, précisant qu'au cours de ce conseil, "il a été décidé d'approfondir l'intégration de l'action intérieure et extérieure des services de renseignement qui concourent à la prévention et à la lutte contre le terrorisme". Cette "mutualisation" des moyens concerne, selon le communiqué, la lutte menée, aussi bien en France qu'à l'étranger, notamment à partir des zones de transit et des sanctuaires "où se regroupent les terroristes qui veulent commettre des actes terroristes sur notre sol". Avec le concours de l'ensemble de la communauté française du renseignement, le ministère de l'Intérieur est chargé du "pilotage opérationnel quotidien" de la stratégie de lutte contre le terrorisme visant le territoire national. Sur le territoire français, les missions de renseignement, de contre-espionnage et de contre-terrorisme sont confiées à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), née de la fusion entre la Direction centrale des renseignements généraux (RG) et la Direction de la surveillance du territoire (DST), alors qu'à l'étranger, le renseignement extérieur est confié aux agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). La communauté française du renseignement comprend également la Direction du renseignement militaire (DRM), la direction de la protection et de la sécurité de la Défense (DPSD), le service traitement du renseignement et de l'action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN) et la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Plusieurs médias ont évoqué, après les attentats terroristes perpétrés à Paris en janvier et en novembre 2015, des failles en matière de renseignement dans la prévention de ce genre d'attentats d'envergure. Début janvier, François Hollande avait demandé une "parfaite concertation" entre police, gendarmerie, renseignement et militaires et la "mise en commun" des informations, pour faire face à la menace terroriste. "Face à de tels adversaires, il est essentiel que chaque service - police, gendarmerie, renseignement, militaires - travaille en parfaite concertation, dans la plus grande transparence, et qu'ils mettent en commun toutes les informations dont ils disposent", avait-il déclaré devant les forces de sécurité.