L'Algérie est un partenaire "important" pour l'Union européenne (UE) sur les plans politique, sécuritaire, culturel et surtout économique, a souligné la revue "The Parliament magazine" qui a consacré un supplément dans sa dernière édition aux relations stratégiques entre Alger et Bruxelles. De nombreux articles portant, essentiellement sur les relations "anciennes et étroites" de l'Algérie avec l'Europe sont publiés dans ce numéro spécial de 64 pages où l'accent a été mis sur la coopération globale entre les deux parties incluant les dimensions politiques, sécuritaires et culturelles, mais surtout sur "le potentiel économique énorme" du pays, considéré comme "un partenaire important pour l'Europe". Dans une contribution publiée dans ce supplément, le président de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen, Elmar Brok, a estimé que l'Algérie et l'UE "devraient élargir l'horizon de leur partenariat actuel", préconisant le renforcement de la coopération notamment dans les "secteurs prioritaires" avec des ambitions plus grandes. Evoquant le statut de l'Algérie de "puissance militaire", l'eurodéputé allemand du groupe PPE a affirmé que cette position la prédisposait à "devenir un allié important" de l'UE, non seulement en Afrique du Nord, mais aussi dans la région du Sahel. L'eurodéputé, Charles Tannock, a appelé, ainsi l'UE à mettre davantage l'accent sur la sécurité et la migration et à plus de souplesse dans ses relations avec l'Algérie qu'elle doit soutenir dans le cadre la Politique européenne de voisinage (PEV) révisée eu égard à son rôle dans la stabilisation de la région. "L'Algérie est un partenaire commercial vaste et important, géographiquement proche, doté d'une politique stable dans la région qui doit être soutenu et appréhendé comme un partenaire dans la lutte contre le terrorisme, l'immigration illégale et le crime organisé, y compris la traite des personnes", a-t-il plaidé dans une contribution publiée dans ce supplément. L'eurodéputé Tokia Saïfi a affirmé l'urgence pour l'UE de renforcer son partenariat avec l'Algérie, "acteur clé de la région", pour faire face aux défis communs de la migration et de la menace terroriste. Dans une contribution intitulée "UE-Algérie: le Renforcement des relations peut apporter la stabilité et la sécurité", l'eurodéputé française a souligné que "l'Algérie est l'un des acteurs clés de la région", appelant au "renforcement du partenariat UE- Algérie de manière urgente" dans la mesure où les deux parties font face aux "mêmes défis, dont la question de la migration ou de la gestion des risques terroristes". Un partenaire d'une importance "vitale" pour l'Europe Le Commissaire européen à l'énergie et au climat, Miguel Arias Canete, a réaffirmé son engagement à renforcer la coopération entre l'UE et l'Algérie dans le domaine de l'énergie, qualifiant cette coopération de "priorité" de la stratégie de l'Union de l'énergie adoptée au début de l'année 2015. Le commissaire européen à l'énergie a souligné que la coopération énergétique au plan bilatéral demeure "cruciale" en particulier avec l'Algérie, plus grand pays d'Afrique et partenaire d'"une importance vitale" pour l'UE. Le président de la Délégation pour les relations avec les pays du Maghreb et l'Union du Maghreb arabe (DMAG), l'eurodéputé Pier Antonio Panzeri a estimé, quant à lui que l'Algérie et l'UE devraient "viser un partenariat solide pour un développement commun". Pour cet eurodéputé italien du groupe des Socialistes et Démocrates (S&D), l'Algérie dispose d'un énorme potentiel économique et de possibilités d'investissement, et la mise en œuvre du nouveau programme de soutien (P3A II) doit permettre de développer les exportations algériennes. De nombreux autres entretiens avec des membres du gouvernement, des opérateurs économiques, et des cadres du secteur des finances, du transport, de la santé, de l'industrie pharmaceutique et des télécommunications sont publiés dans ce supplément spécial Algérie. Le ministre des Finances, Abderahmane Benkhalfa est revenu, dans un entretien à cette revue, sur le processus de diversification de l'économie lancé par l'Algérie, soulignant que cette stratégie a commencé à donner des résultats "tangibles" qui ont eu un impact "positif" sur la structure du PIB du pays et sur la réduction des importations et la croissance progressive de la fiscalité ordinaire. "Actuellement, le gouvernement est engagé dans un certain nombre de nouvelles mesures pour encourager l'investissement privé dans la production en vue de développer une économie diversifiée", a-t-il indiqué. Selon le ministre, l'Algérie œuvre pour l'amélioration du climat des affaires, la simplification des procédures fiscales, l'introduction d'un système de fiscalité attractif et la modernisation de son secteur des finances, en adoptant "une législation claire menant à un partenariat rentable". Le ministre de l'Industrie et des mines, Abdeslam Bouchouareb a également mis l'accent sur la question de la diversification de l'économie algérienne qui "continuera à être un aspect prioritaire du partenariat avec l'UE en vue d'obtenir un soutien pour le renforcement des capacités en termes de transfert de compétences, de savoir-faire technique et de gestion". M. Bouchouareb a fait, à ce titre, un plaidoyer pour un partenariat entre l'Algérie et l'UE "complémentaire et mutuellement bénéfique", basé sur l'exploitation des avantages comparatifs des deux parties. Il a estimé que l'UE aura beaucoup à gagner en élargissant son horizon pour saisir les opportunités qu'offre l'Algérie, relevant la possibilité de "construire un espace de croissance et de prospérité partagé". Le ministre du Transport, Boudjemaâ Talai, s'est félicité, quant à lui, du "bon niveau de coopération" entre l'Algérie et l'UE dans ce secteur, faisant remarquer que la législation algérienne a été simplifiée avec le nouveau code de l'investissement pour encourager les IDE, mais surtout le transfert de savoir-faire et de la technologie dans le cadre du partenariat.