Les femmes sportives africaines doivent penser à l'après-carrière pour pouvoir participer d'une manière efficace à la promotion de leurs disciplines, ont unanimement estimé les participants au Forum Sport et femme en Afrique organisé, lundi et mardi, à l'Ecole supérieure d'hôtellerie et du tourisme à Ain Benian (Ouest d'Alger). Plusieurs intervenantes, dans leur majorité d'anciennes athlètes, ont indiqué qu'il était "très difficile" pour elles d'intégrer les fédérations sportives nationales, continentales, internationales ainsi que les commissions du Comité international olympique (CIO). L'ancienne judokate internationale algérienne Salima Souakri s'est plainte des difficultés pour intégrer les instances sportives malgré son parcours couronné de 12 titres africains . Pour la présidente de la commission femme et sport au CIO Lydia Nsekera, l'athlète doit travailler sans relâche et avoir des diplômes pour pouvoir briguer un poste au niveau des instances sportives. "Il faut d'abord travailler dans un club et en parallèle avoir des diplômes des instances africaines et mondiales. Après cette étape, le chemin sera bien tracé vers les commissions des entraîneurs, des arbitres ou des athlètes. L'erreur de plusieurs athlètes est de négliger souvent la formation", a t-elle estimé. Pour sa part, Nicole Girard-Savoy, chef de section des finances et de la solidarité olympique au CIO, s'est attardée sur la nécessité d'avoir une formation spécifique. "Chercher des sources de financement durable pour développer la pratique du sport exige un nombre de paramètres financier et technique. Le plan financier est en même temps le plan d'action. Des cours de management sont indispensable dans le cadre de respect des règles de bonne gouvernance ", a-t-elle expliqué. Saisir les opportunités de la solidarité olympique (représentante CIO) L'ancienne escrimeuse allemande et présidente de la commission des athlètes au Comité international olympique (CIO), Claudia Bokel, a appelé les femmes sportives africaines à saisir les opportunités offertes dans le cadre de la solidarité olympique pour bénéficier d'une formation à distance leur permettant d'aider les femmes de leurs pays respectifs. "Les athlètes sont au coeur du sport et cela conformément aux recommandations de l'Agenda 2020 et les orientations du président du CIO Thomas Bach. Un programme de formation en ligne est disponible et les athlètes d'Afrique doivent en profiter pour se perfectionner dans tous les domaines liés au sport", a fait savoir Bokel. Plus de 3000 athlètes ont sollicité le CIO pour ce programme et un total de 5200 cours ont été donnés avec un pourcentage de réussite estimé à 90%. "Il ne faut surtout pas hésiter à se diriger vers l'instance olympique qui accompagne les belles initiatives. Moi personnellement, j'ai eu peur à l'idée de me retrouver obligée à toucher aux finances, mais avec le temps tout est devenu facile", a-t-elle ajouté. En clôture des travaux de la première journée, la membre du CIO, Anita De Frantz a révélé que 50% des sportifs qui participeront au Jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ-2019) à Benos Aires en Argentine, seront des femmes. Des délégués de 40 comités olympiques africains sont présents à Alger pour traiter des questions relatives à la promotion du sport féminin, lors de ce rendez-vous organisé par le Comité olympique et sportif algérien (COA ) et l'Association des comité olympiques nationaux africains (ACNOA).