Une pléiade d'agronomes, de chercheurs et de forestiers ont débattu, mercredi à l'école nationale des forêts (ENAF) de Batna, des moyens d'"asseoir une stratégie pour la préservation et la réhabilitation du patrimoine que représente le pistachier de l'Atlas". Réunis dans le cadre d'un atelier de deux jours initié par la direction générale des forêts (DGF) sous le thème "diagnostic écologique du pistachier d'Atlas : sa réhabilitation et son extension", les participants ont passé en revue les moyens de valoriser et de développer des espèces cultivées et spontanées de cette essence noble. Cet atelier est l'aboutissement d'une étude en trois étapes, aujourd'hui en phase finale, élaborée pour la réhabilitation, la préservation et la multiplication des peuplements du pistachier de l'Atlas (Pistacia Alantica, El Botma en Arabe). Cette étude a été confiée au Bureau national d'études pour le développement rural (BNEDER) par le ministère de l'Agriculture pour le compte de la DGF. "Cette étude vise à asseoir une stratégie à même d'assurer l'intégrité de l'écosystème forestier, conserver la biodiversité et améliorer la productivité de cet arbre endémique protégé en Algérie", a souligné Zohra Ghazi, directrice de la mise en valeur des terres et de la lutte contre la désertification à la DGF, notant que l'étude comporte également "un diagnostic écologique des peuplements avec un plan d'action pour la réhabilitation, la régénération et l'extension de cet espèce dont l'importance écologique, agro-économique et même sociale n'est plus à démontrer". De ce fait, et pour préserver les vergers de pistachiers dont l'aire de répartition couvre 184 communes dans 18 wilayas du pays, Cheboutti Yahia, chercheur à l'institut national de la recherche forestière (INRF), a relevé "l'importance primordiale de recourir à une meilleure connaissance des problèmes et des facteurs du déclin de cet arbre centenaire dont, notamment, l'érosion génétique causée par les incendies, la déforestation, la désertification, la pollution, le changement climatique, l'action du cheptel et, enfin, l'activité humaine". Cette rencontre, se veut également un espace de networking entre scientifiques et chercheurs de divers horizons et un espace d'actualisation de différents aspects de la recherche, notamment en ce qui concerne la biologie, la chimie, l'extraction, l'analyse et la pharmacologie des essences forestières.