La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghabrit, a indiqué samedi à Oran que le nouvel an berbère, Yennayer, a été célébré cette année dans sa dimension nationale dans les 28.000 établissements scolaires du pays, célébration inédite dans le système éducatif qui a coïncidé avec la nouvelle disposition constitutionnelle d'officialiser Tamazight comme langue officielle. S'exprimant à l'ouverture d'une journée d'étude sur les "procédés de classement et de valorisation de la fête de Yennayer", elle a estimé que "de par son ampleur, la richesse de Yennayer dans ses expressions culturelles les plus diverses et ses manifestations festives les plus authentiques est un événement à saisir à plusieurs niveaux, prioritairement dans sa dimension éducative la plus imaginative, celle qui consiste à allier avec pertinence l'intelligence d'une tradition sociale et culturelle typiquement locale et ses valorisations et réinvestissements dans le cadre du développement économique et social du pays". La ministre a ajouté que le système éducatif national est "de plus en plus interpellé", dans les conditions géopolitiques régionales et internationales actuelles, sur la conception actualisée d'un cadre général intellectuel de gouvernance, dans ses volets pédagogiques et administratifs, inhérent à un enjeu structurant à caractère sociétal, en l'occurrence la dimension nationale dans l'école algérienne. Dans ce cadre, a indiqué Mme Benghabrit, il s'agit de faire prendre conscience de l'appartenance à une identité collective commune et unique consacrée officiellement par la nationalité. II s'agit également, a-t-elle ajouté, d'assurer la cohésion sociale de la nation, la revalorisation de l'histoire et des langues en tant que pièces maîtresses de la trame des appartenances et des solidarités traditionnelles plusieurs fois millénaires concrétisées dans un territoire. Pour la ministre, "un enseignement intégré permettrait de sortir d'une perception éclatée de faits et d'asseoir la dimension nationale dans la représentation éducative en tant que totalité algérienne posée et pensée comme un tout, but et moyen à la fois, profondément ancré dans ses réalités historiques, culturelles et symboliques, oeuvrant à la construction de modes de pensées basées sur la recherche et l'investigation, en vue de développer chez l'apprenant l'esprit critique et la capacité à rationaliser les expériences humaines". Mme Benghebrit a ajouté que les activités que comporte le curriculum de l'élève et tout particulièrement les programmes disciplinaires spécifiques doivent assurer la formation d'une conscience citoyenne, une connaissance du patrimoine et la formation d'une conscience nationale basée sur le respect des composantes fondamentales : Islamité, Arabité et Amazighité, "des symboles représentant la Nation algérienne", a-telle souligné. Cette rencontre est organisée au Centre de recherche en anthropologie sociale et Culturelle (CRASC) par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA), en collaboration avec le ministère de la culture, le ministère de l'éducation nationale et celui de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique.