Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon en visite au Soudan du Sud, a exhorté jeudi les parties au conflit à mettre en oeuvre de toute urgence l'application de l'accord de paix signé l'an dernier, concernant notamment la formation d'un gouvernement d'entente nationale. "Les gens de ce pays ont subi des décennies de guerre civile sanglante", a déploré M. Ban lors d'une conférence de presse à Juba. "Malgré cela, ces deux dernières années, le cauchemar est de retour pour prendre sa revanche: des tueries, des viols, des enfants forcés à devenir des soldats, des violations massives des droits de l'homme et une corruption sans précédent". Devenu indépendant en juillet 2011, après des années de conflit avec Khartoum, le Soudan du Sud a de nouveau sombré dans la guerre en décembre 2013. Depuis lors, a rappelé M. Ban, plus de 2 millions de personnes ont été forcées de quitter leurs maisons et environ 200.000 d'entre elles sont aujourd'hui protégées dans des camps de l'ONU. Les 17 et 18 février dernier, cependant, des affrontements entre éléments issus des communautés Shilluk et Dinka ont éclaté dans le site de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (Minuss) de Malakal, dans le nord du pays, faisant plus de 18 morts et 50 blessés. Ces violences, auxquelles s'étaient ensuite mêlées des hommes en uniformes de l'Armée populaire de libération du Soudan (Spla), avaient immédiatement été condamnées par le secrétaire général de l'ONU. "Les attaques contre les civils, les Casques bleus et les locaux de l'ONU, comme celle survenue à Malakal la semaine dernière, violent le droit international humanitaire et doivent cesser", a appelé M. Ban. Le gouvernement du Soudan du Sud doit mieux assumer sa responsabilité de protection de sa population, a poursuivi le Secrétaire général, rappelant que le pays dispose désormais pour y parvenir d'un accord de paix, signé en août 2015 par MM. Salva Kiir et Riek Machar, respectivement président et ex-vice président du pays. Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général s'est entretenu avec M. Kiir, auprès de qui il a principalement insisté sur la mise en oeuvre l'accord, a indiqué l'ONU dans un compte-rendu de cet entretien, M. Ban, qui s'est aussi par la suite entretenu au téléphone avec M. Machar, a rappelé l'urgence qu'il y avait à former un gouvernement de transition d'entente nationale, avec M. Machar en tant que Premier vice-président.