Sans l'implication militaire russe en Syrie, le pays aurait subi le même sort que les autres Etats laissés sans protection face à la menace terroriste, a confié aux médias russes, le président serbe Tomislav Nikoli. "Si la Russie était restée les bras croisés, le groupe terroriste Daech aurait fait main basse sur la Syrie. Et il est même possible que certains pays auraient reconnu le nouvel Etat ainsi créé", a-t-il relevé. Et d'ajouter: "Vous savez, depuis que les terroristes du Kosovo ont réussi à créer un quasi-Etat, reconnu par certains pays fondamentalistes et même progressistes, je ne doutais plus qu'arriverait un jour où quelqu'un dans le monde islamique comprendrait que n'importe qui pourrait créer un Etat à l'aide de mitraillettes et d'armes". "Je crois que l'implication militaire russe en Syrie est indispensable puisque la Russie lutte contre le terrorisme. Sans aucun doute, il vaut mieux le combattre en Syrie qu'à l'intérieur de la Russie. D'ailleurs, c'est le même principe que suivent les Etats-Unis en envoyant leurs troupes en Syrie", a-t-il fait remarquer. Quant à la coopération militaire dans ce domaine, poursuit le président, la Russie et les Etats-Unis devraient conjuguer leurs efforts, en examinant "les mêmes images satellites, les mêmes cartes", en frappant "les mêmes cibles". "Les chasseurs russes et américains pourraient mener des raids conjoints", a-t-il conclu. Le gouvernement syrien va participer aux négociations de paix prévues selon Damas le 14 mars, l'opposition n'ayant pas encore tranché sur sa présence à ces pourparlers indirects organis és à Genève sous l'égide de l'Onu alors que la trêve semble tenir. Différentes dates ont été avancées pour le début de ces discussions sur un règlement politique en Syrie, où la guerre a fait en cinq ans plus de 270 000 morts et des millions de réfugi és et de déplacés. L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait évoqué la semaine derni ère la date du 10 mars. Mais une source proche de la délégation gouvernementale syrienne a dit avoir "reçu dimanche une invitation de l'Onu la conviant le 14 mars à Genève pour participer aux négociations". "Bien évidemment la délégation gouvernementale y participera puisqu'elle est invitée", a assuré cette source. La participation de l'opposition, elle, ne semble pas encore tranch ée. Riad Naassan Agha, porteparole du Haut comité des négociations (HCN, qui rassemble des groupes clés de l'opposition et de la rébellion), a déclaré que l'opposition "accepte de se rendre à Genève" et qu'il était prévu "que la délégation arrive vendredi" 11 mars. Mais quelques heures plus tard, le coordinateur général du Haut comité des négociations, Riad Hijab, a annoncé que le HCN allait "évaluer la situation dans les prochains jours et prendre la décision adéquate". Sachant que, le nombre total des groupes ayant annoncé leur décision de respecter le cessez-le-feu en Syrie a atteint 35, indique un communiqué du Centre russe pour la réconciliation des parties en conflit. "Ces dernières 24 heures, des accords de réconciliation ont été conclus avec les chefs de cinq groupes réunissant au total jusqu'à 550 hommes et opérant dans le gouvernorat de Damas. Le nombre total de groupes armés prêts à accepter et à appliquer les conditions du cessez-le-feu a atteint 35", lit-on dans le communiqué. Selon le document, des négociations se poursuivent avec les dirigeants de quatre autres formations armées opérant dans les gouvernorats de Damas, de Deraa et de Hama. Le 22 février, les pré- sidents de la Russie et des Etats-Unis, Vladimir Poutine et Barack Obama, ont approuvé un plan de cessezle- feu en Syrie. Selon la déclaration, les conditions de la trêve sont applicables à toutes les parties en conflit, excepté les groupes terroristes comme Daech et le Front al-Nosra. Cette initiative a été appuyée par les dirigeants de nombreux autres pays qui se sont déclarés prêts à contribuer à sa réalisation. La trêve est entrée en vigueur le 27 février à minuit. Il ne s'applique pas au Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda), à l'Etat islamique (Daech) et aux autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu. L'accord de trêve a été conclu lors de consultations entre la Russie et les Etats-Unis. La Russie mène depuis le 30 septembre une opération militaire contre Daech en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad.