Une mission du Conseil de paix et sécurité de l'Union Africaine a appelé samedi l'ensemble des autorités politiques et militaires de Guinée-Bissau à "créer un climat propice au dialogue" afin de trouver entre elles une solution à la crise que traverse le pays depuis l'été dernier. "Il est clair, ce sont les Guinéens eux-mêmes qui doivent résoudre leurs problèmes, parce que la responsabilité repose sur leurs épaules. Nous sommes ici juste pour les appuyer. Les acteurs qui ont besoin de cette aide doivent s'asseoir ensemble et tenter de trouver ensemble la solution" a déclaré à la presse Mass Guey, Ambassadeur de la Gambie à Union Africaine et chef de la mission. La délégation, qui compte 15 membres, a rencontré les autorités politiques et militaires, le président de l'Assemblée, les représentants des partis politiques et la société civile, à l'exception des 15 frondeurs du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée du Cap vert (PAIGC, au pouvoir) "encore en justice", a indiqué M. Guey. "L'Union Africaine fera connaître son point de vu d'ici le 29 mars", a conclu M. Guey. La mission doit quitter Bissau dimanche pour Addis Abeba. La crise politique en Guinée-Bissau implique des partisans du président Vaz, élu en mai 2014, et ceux de son ex-Premier ministre, Domingos Simoes Pereira, également président du PAIGC. M. Vaz avait limogé en août 2015 M. Pereira, suscitant de vives critiques du PAIGC. D'après leurs entourages, les deux hommes ne s'entendaient pas depuis plusieurs mois sur la manière de diriger le pays, notamment au sujet de la corruption. Depuis ce limogeage, la lutte entre les deux camps, y compris devant la justice et à l'Assemblée nationale, perturbe le travail du gouvernement et des députés. Le 26 février, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution sur la Guinée-Bissau, se déclarant notamment "préoccupé par les tensions politiques et institutionnelles persistantes entre le président, le Premier ministre, le président du Parlement et les responsables des partis politiques".