L'Algérienne des eaux (ADE) a engagé des négociations avec la direction de la Station de dessalement d'eau de mer de Fouka (Tipasa) en vue de porter sa capacité de production à 200.000 M3 d'eau /J, contre 120.000 M3 actuellement, a-t-on appris du directeur de l'hydraulique de la wilaya. L'opération est inscrite au titre des dispositions visant à faire face à une "possibilité de stress hydrique", eu égard au manque de pluies enregistré durant cette saison à travers le pays, a indiqué Kerbadj Ramdane à l'APS à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau. Ces dispositions ont été prises par le ministre des Ressources en Eau et de l'Environnement, Abdelouahab Nouri, en perspective d'un "éventuel stress hydrique" pouvant survenir, au vue de la "réduction du niveau des barrages Boukerdane (Tipasa) et Bouroumi d'El Affroune (Blida), au même titre que d'autres barrages du pays, affectés par le manque de chutes de pluie", avait souligné le ministre. A ce titre, l'importance stratégique de la station de Fouka a été soulignée par le ministre qui a rappelé que la structure a été inscrite au titre des projets structurants du secteur, visant à assurer une alimentation H24 en eau potable de 58 communes de l'ouest d'Alger et de 18 autres de Tipasa. Qualifiant le projet de relèvement de la capacité de production de la station de Fouka de "grand défi", le ministre a ajouté qu'il fait, aussi, "partie des priorités des autorités publiques dans les wilayas d'Alger et de Tipasa". La station de Fouka est entrée en service en 2011, au titre d'un investissement privé d'un cout de 180 millions de da. Sa durée d'exploitation, par son promoteur, est fixée à 25 ans. Une mesure d'urgence pour un relèvement de l'ordre de 20.000 M3/j Selon le directeur de l'hydraulique, un accord a été signé entre l'Algérienne des eaux (ADE) et la direction de la station de dessalement de Fouka (en tant que cliente de l'ADE), en vue du relèvement, "en guise de procédure d'urgence", de sa capacité de production de 120.000 à 140.000 m3 d'eau /J, soit une hausse de 20.000 m3/J. Il a souligné que cette mesure vise à palier le déficit enregistré au niveau du barrage Boukerdane, à l'Ouest de Tipasa, dont le niveau n'a pas dépassé, cette année, les 25,5 millions de m3 d'eau, contrairement aux années précédentes, où son taux de remplissage dépassait les 30 millions de m3 d'eau. M. Kerbadj a estimé que le niveau actuel du barrage (25,5 millions) est faible, d'autant plus que sa capacité de mobilisation est de plus de 105 millions de m3 d'eau, et qu'il assure l'alimentation en eau potable de 10 communes de Tipasa. "La station de dessalement d'eau de mer de Fouka dispose de tous les équipements et moyens susceptibles de lui garantir la réalisation de cet objectif ( hausse de production de 20.0000 m3)", a assuré Kerbadj, dans un entretien avec l'APS, dans lequel il a affirmé que les deux parties ( ADE et station de Fouka) son parvenues à un "accord de principe" stipulant un relèvement de la capacité de production de la station à 200.000 M3 d'eau/J. Il a signalé le lancement, à cet effet, d'une étude globale relative au volet financier du projet. Cet étude porte, entre autres, sur les "équipements techniques nécessités, les travaux de génie civile, les conduites de transfert d'eau, à.. ect", a t-il expliqué. Pour ce responsable, un relèvement de la capacité de production de la station de Fouka à 200.000 M3 d'eau/J "peut aisément couvrir le déficit enregistré", tout en assurant la "poursuite de l'alimentation, H24, de 58 communes de l'ouest d'Alger et de 18 autres de Tipasa". La station de Fouka assure , actuellement, un volume quotidien de plus de 115.000 m3 d'eau, dont 70.000 m3 affectés à la wilaya de Tipasa, est-il signalé. Les eaux souterraines à l'autre axe de la stratégie du secteur L'ADE de Tipasa compte plus de 100.000 abonnés approvisionnés H24 en eau potable, avec des moyennes fluctuant entre 50 à 100 %, est-il signalé à la direction du secteur. Un effort est, cependant, consenti en vue de l'amélioration des prestations fournies aux populations de la région-ouest de Tipasa, où l'alimentation en eau potable accuse une "grande instabilité", a observé M. Kerbadj. Cet effort est particulièrement consenti, a-t-il ajouté, en perspective de la prochaine saison estivale, durant laquelle la wilaya enregistre des "pics" en matière de consommation d'eau potable, en raison du flux considérable de touristes, a-t-il expliqué. Selon une situation arrêtée à mars courant, le volume d'eau global (barrages, puits, eau dessalée), mobilisé au niveau de la wilaya de Tipasa, est de plus de 226.000 M3 /J, une quantité jugée "suffisante", selon M. Kerbadj, pour "atténuer la crainte quand au risque lié à un stress hydrique". Il a fait part parmi les mesures initiées, en vue de palier à un quelconque risque, de "l'exploration de nouvelles sources d'eau souterraines, et la réalisation de nouveaux forages d'eau", signalant le lancement , dernièrement, de la réalisation de 30 puits, susceptibles de mobiliser, à terme , 30.000 m3 d'eau /j, afin de palier au déficit accusé par le barrage Bouroumi. La direction des ressources en eau de la wilaya oeuvre, en parallèle, à l'exploration de "sources d'eau dans les zones montagneuses", au vu du caractère rural et agricole de la région, tout en consacrant, également , des efforts en matière de lutte contre les fuites d'eau, la rationalisation de la gestion de l'eau, et la lutte contre le vols d'eau et les raccordements illicites. Outre le barrage Boukerdane, assurant l'AEP au profit de 10 communes du Centre et Ouest de la région, la wilaya de Tipasa est, également, approvisionnée à partir de 13 puits, d'une capacité de production quotidienne, estimée à plus de 100.000 m3, auxquels s'ajoutent les 70.000 m3/J assurés par la Station de dessalement d'eau de mer de Fouka . Un volume d'eau jugé "suffisant" pour "faire face à un éventuel stress hydrique", a estimé Ramdane Kerbadj.