L'Algérie célébrera, mercredi, à l'instar des autres pays du monde, la Journée mondiale de la météorologie en misant sur le développement de ses moyens de recherche et d'observation pour augmenter ses capacités à même de faire face aux défis liés aux changements climatiques. Pour la mise en oeuvre et le renforcement des moyens d'observation du climat, il s'avère nécessaire de prendre des mesures à différents niveaux (local, régional et national) afin de faire face aux risques liés à la variabilité et à l'évolution du climat, selon l'office national de la météorologie (ONM). Il s'agit, en particulier, de prendre en compte l'impact grandissant qu'exerce le climat sur la société et son influence considérable sur la gestion des ressources naturelles et la mise en place des plans de prévention, notamment dans le contexte actuel du réchauffement climatique, relève la même source. Ainsi, l'ONM s'est engagé à développer et renforcer ses moyens et capacités en la matière par l'acquisition notamment d'appareils et d'outils modernes. A cet effet, l'office compte acquérir une dizaine de stations d'aide à la navigation aérienne durant les années 2016 et 2017 en vue de renforcer les moyens existants, selon son directeur général, Brahim Ihadadene. L'ONM, qui dispose de plus de 200 postes climatologiques, nécessaires pour mesurer les paramètres du climat, mise également sur le réseau d'observation. A cet effet, une quarantaine de stations automatiques ont été installées en 2014 et 40 autres sont en cours d'acquisition. L'office investit également dans le réseau d'observation, alors que le réseau climatologique sera, à terme, renforcé par 400 stations, outre l'augmentation de la capacité du supercalculateur acquis en 2014, ajoute le même responsable, mettant en avant le projet de réalisation de deux sièges qui seront implantés à l'ouest et au sud-ouest du pays. Le plan de développement de l'ONM porte, en outre, sur la réhabilitation des stations avec 25 stations qui ont déjà été réhabilitées en 2014 et 25 autres le seront en 2016. Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM), l'année 2015 restera dans les annales en raison, notamment, "des records de température qui ont été pulvérisés, de l'intensité des vagues de chaleur, du caractère exceptionnel des pluies, des ravages causés par la sécheresse et du profil inhabituel de l'activité cyclonique tropicale", relevant que les records "continuent de tomber depuis le début de l'année 2016". Dans sa déclaration sur l'état du climat mondial en 2015, l'OMM présente des renseignements détaillés sur les températures record enregistrées à la surface du globe (terres émergées et océans confondus), le réchauffement de l'océan et l'élévation du niveau de la mer qui n'ont manifesté aucun signe de fléchissement, le recul de la banquise et les phénomènes météorologiques extrêmes survenus dans le monde. La déclaration a été publiée à l'occasion de la Journée météorologique mondiale, placée cette année sous le thème: "Plus chaud, plus sec, plus humide: regardons l'avenir en face". "L'avenir est à nos portes", a déclaré le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, pour qui "le rythme inquiétant des changements climatiques dus aux émissions de gaz à effet de serre que nous observons à l'heure actuelle, est sans précédent depuis le début des relevés". De son coté, David Carlson, directeur du Programme mondial de recherche sur le climat, a indiqué que "les températures étonnamment élevées enregistrées jusqu'à présent en 2016, ont provoqué des remous au sein de la communauté des climatologues". "Le message envoyé par notre planète aux dirigeants est fort: il faut signer l'Accord de Paris sur les changements climatiques, l'appliquer et réduire sans plus tarder les émissions de gaz à effet de serre, avant de dépasser le point de non-retour", a-t-il insisté. Il a mise en garde, à ce propos, sur le fait que "de nos jours, la Terre est déjà plus chaude d'un degré Celsius par rapport au début du 20e siècle". "Nous sommes à mi-chemin du seuil critique des 2 °C. Les plans nationaux déjà adoptés pour lutter contre les changements climatiques ne permettront peut-être pas d'éviter une hausse de 3°C, mais nous pouvons empêcher que se réalisent les scénarios les plus pessimistes en prenant, de toute urgence, des mesures radicales pour réduire les émissions de dioxyde de carbone", a-t-il averti.